Conditions et limites d’un pluralisme de boussoles dans Rézine
2024-11-18
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Rézine <RFCp1v1c1-g27ccb41> — « Une Boussole, ou des boussoles ? » — 2024-11-18 — série Requests for Criticisms — problème «
p1
», plaidoirie «v1
», critiques «c1
» — boussole de Littératie-Informatique (Julien Moutinho) — <https://git.sourcephile.fr/julm/rezine-rfcs.git/blob_plain/p1v1c1-g27ccb41:/rfcs/p1/index.html>.
Vous devriez consulter en priorité sa dernière version qui
est disponible en ligne à l’adresse :
<https://git.sourcephile.fr/julm/rezine-rfcs.git/blob_plain/main:/rfcs/p1/index.html>
J’émets dans la plaidoirie qui va suivre :
des jugements descriptifs (des observations) : depuis les informations que j’ai en tant que membre très éloigné depuis des années de la vie de Rézine, et depuis les informations que je relève dans diverses littératures. Je soulignerai ces jugements autant qu’il m’est possible par les niveaux de certitude suivants : « impossible », « improbable », « peu probable », « possible », « probable », « très probable » et « certain »;
des jugements évaluatifs (des valeurs) : principalement selon une échelle de mentions que j’utilise dans la section Critiques, pour défendre mon droit à recevoir des critiques ;
et enfin des jugements prescriptifs (des préconisations) : soulignés par les niveaux d’impératifs suivants, selon que le sujet de l’action est :
Je consacre les notes infrapaginales aux renvois vers les sources originales vous devriez donc les ignorer en première lecture.
Dans la présente demande de critiques (RFC) auprès des membres de Rézine,
j’essaye de partager mon désir de « mettre sous tension » un
« pluralisme des préoccupations » à l’intérieur même de Rézine. Pour
cela je tente d’élucider un « cahier des charges » listant à la fois des
conditions nécessaires à remplir, mais aussi des limites conceptuelles à
considérer. Je me souci de cela de ma propre initiative et sans que cela
n’engage quiconque de l’« équipage » de Rézine, ou du groupe de travail
prefiguration-boussole@
de Rézine qui m’accueille, à
cautionner ou donner suite à cette initiative.
L’idée est d’essayer de voir si il serait possible d’adapter dans le « petit bain » interne à Rézine un « pluralisme des préoccupations », ordinairement davantage réalisé à l’échelle du « grand bain » de la société humaine ; où se déroule le jeu entre « groupes de pression », qui s’appellent plus commnunément et péjorativement entre-eux : « lobbies ».
Une préoccupation de référence est une « valeur » au sens restreint d’un souci porté envers un bien commun fondamental particulier, en cela qu’il est possible de justifier qu’il relève d’une responsabilité d’intérêt collectif, à assurer pour ne pas causer de graves dysfonctionnements.
Si vous avez un exemple de déclaration invoquée dans une organisation, par une personne sans rang, titre, autorité, capital ou autre moyen de pression externe à sa justification, et qui a pourtant été capable de provoquer la ré-évaluation d’une décision voire son changement, alors vous tenez un parfait exemple de préoccupation de référence.
Si les personnes qui portent une préoccupation de référence souhaitent qu’elle s’applique dans plusieurs situations, elles devraient la définir comme un concept abstrait et laisser sa mise en œuvre concrète finir de renforcer sa signification aux yeux de tous·tes.
Bien que quiconque peut légitimement rester dans l’indifférenciation prononcée du Public, quiconque doit se sentir légitime pour définir et tenir sa propre préoccupation de référence dans Rézine.
Dans la mesure ou il y a des situations dans lesquelles il devient impossible de débattre sur le terrain de la justification, certain·nes sont probablement prêt·tes à se battre sur le terrain des rapports de forces pour avoir « droit de cité » ou du moins gain de cause.
Cependant Rézine est dans la société comme une personne est dans Rézine : capable de ne porter efficacement qu’une très petite minorité de préoccupations parmi toutes celles traversant la société. Par conséquent Rézine ne devrait pas donner nécessairement « droit de cité » à toute préoccupation de référence, laissant à d’autres, en dehors de Rézine, le soin d’éviter d’autres graves dysfonctionnements.
La question opérationnelle doit être de savoir comment reconnaître les préoccupations de références à l’interface desquelles Rézine se trouve ? et ensuite comment mesurer leur portance respective ? de manière absolue à l’échelle de la société puis de manière relative dans Rézine ?
Cette tension entre préoccupations ayant pleinement « droit de cité » et préoccupations n’ayant pas pleinement « droit de cité », m’incitera donc à élucider dans le présent cahier des charges les conditions et limites d’une polarisation entre plusieurs préoccupations de référence :
Parmi les enjeux que je désire découvrir dans le cas de Rézine, il y a :
Y a-t-il des membres de Rézine désirant fonder une boussole de Régulation ? Laquelle ne correspond pas tout à fait à ce qui est envisagé jusqu’ici par La Boussole de Rézine, qui s’oriente vers un Conseil de surveillance aurait de la cooptation mais pas d’opérationnel, et un Conseil d’administration qui n’aurait pas de cooptation mais de l’opérationnel. Et si oui, comment leur est-il possible de le faire ?
Quelles sont les préoccupations que portent les membres de Rézine opposé·es à la fondation d’une boussole de Régulation ? Et comment leur est-il possible de le faire ?
Viser un pluralisme des préoccupations incite à organiser Rézine selon une « division du travail » en premier lieu par « préoccupation de référence », plutôt que par territoire, par ressource, par produit, par projet, par statut économique, par profession, par religion, par genre, par opération, ni même par mission qui serait forcément glorieuse ou majestueuse.
Non pas que les autres « divisions du travail » n’aient pas également leur place pour produire des effets souhaitables, ni même qu’il soit impossible qu’elle fassent l’objet d’une préoccupation de référence, mais leur logique de division ne doit pas représenter la première répartition des rôles qui doit être par « préoccupation de référence ».
En particulier, une division « à la Scic » entre seulement une préoccupation de référence pour le salariat, une préoccupation de référence pour le bénévolat, et une préoccupation de référence pour l’usage, représenterait certainement un pluralisme de préoccupations très appauvri voire trop indifférencié par rapport aux nombreuses lignes de champs de valeurs de la société à l’interface desquelles il est probable que se situe Rézine de part ses activités actuelles.
Si on joue au jeu d’une analogie entre une personne et un nombre,
appliquer intentionnellement un « pluralisme des préoccupations »
commencerait par appliquer théorème
fondamental de l’arithmétique pour décomposer chaque personne-nombre
en préoccupations-facteurs-premiers (par ex.
360 = 2 × 2 × 2 × 3 × 3 × 5 = 2^3 × 3^2 × 5
) — où chaque
facteur (par ex. 3
) représente une préoccupation
irréductible à toute autre qui ne serait pas exactement la même.
Cependant, au lieu de prendre le PGCD (le « plus grand commun diviseur ») entre toutes ces personnes-nombres, pour restreindre Rézine à ne porter qu’une seule et unique Boussole orientée par ce PGCD, il s’agirait de laisser à chaque préoccupation-nombre-premier la possibilité de devenir une préoccupation-facteur-premier de Rézine, c’est-à-dire d’être portée par sa propre boussole — irréductible à toute autre qui ne serait pas exactement la même, c’est-à-dire d’être portée par des personnes qui se restreignent à ne porter que cette boussole dans Rézine.
Cependant, il est impossible que toutes les préoccupations-facteurs-premiers arrivent à être tenues dans Rézine, et il est certain que les préoccupations-facteurs-premiers sont élevées à des puissances variables dans Rézine. Le corollaire de cela est que même tenir un PGCD est impossible — que même communément partagées dans une même Boussole, il est impossible de tenir plusieurs valeurs sans que certaines priment sur d’autres selon la situation.
Il y a là un enjeu incontournable même dans le cas extrème où Rézine ne serait composée que d’une seule personne — c’est-à-dire que d’un seul nombre, certainement composé. Par conséquent, il faut nécessairement affronter ce problème de divergences probable des « bonnes causes », autant donc l’affronter de face pour le gérer de manière lucide et délibérée.
L’analyse que je fais ci-après de ce problème conclura que pour faire une synthèse démocratique qui oriente Rézine entre des valeurs irréductibles les unes aux autres, qu’elles soient issues d’un PGCD par une une boussole de Régulation ou non, et qu’elles soient pondérées par une une boussole du Public ou non, doit dans tous les cas s’appuyer sur la construction en commun d’une échelle de mesure et la médiane de leurs opinions sur cette échelle.
Bien que les observations de terrains et la mise en concepts de ce « pluralisme des préoccupations » trouve ses origines dans la stratégie et rhétorique de personnes portant des préoccupations environnementales1, et pas du tout des préoccupations informatiques, une seconde manière d’aborder ce concept est de faire une analogie avec une organisation plus connue des informaticien·nes — qui bien sûr a ses limites puisqu’on s’intéresse ici à un système humain, duquel il est en outre impossible de s’extraire — mais qui invite à saisir l’enjeu d’une organisation. Cette analogie est avec l’organisation d’un OS (« operating system »), et en particulier celle popularisée sous le nom de « philosophie Unix » :2
This is the Unix philosophy:
- Write programs that do one thing and do it well.
- Write programs to work together.
- Write programs to handle text streams, because that is a universal interface.
[ Voici la philosophie d’Unix :
- Écrivez des programmes qui effectuent une seule chose et qui le font bien.
- Écrivez des programmes qui peuvent travailler ensemble.
- Écrivez des programmes pour gérer des flux de texte, car c’est une interface universelle. » ]
Dans le présent cahier des charges les lignes directrices 1., 3. et 2. d’Unix se rattachent respectivement aux trois désirs qui suivent et que j’essaye de porter dans Rézine :
« Effectuer une seule chose pour la faire bien » — sous entendu pour la faire mieux qu’en prenant en charge plusieurs choses — se rattache ici à une « modularisation » (ou une « différenciation » en terme plus humain) qui soit effectuée en premier lieu par « préoccupation de référence ».
Cela afin de favoriser les analyses stratégiques, de sorte que chaque « module » (ou « rôle » en terme plus humain) renonce à gérer lui-même tous les problèmes afin de porter son désir, son souci, voire son refus propre, à la fois cri et critère : de ralliement et d’opposition.
Dans le cadre de Rézine je vais préférer le terme de « boussole » plutôt que « rôle », « équipe », ou autre terme plus commun, car il appartient déjà au champ lexical de Rézine, et illustre assez bien ce qu’il faut entendre par préoccupation de référence : des points cardinaux de désir, de souci, et de refus pointés par une boussole — servant à s’orienter dans un espace de valeurs, et à faire des cartes de situations concrètes pour y découvrir des problématiques et des solutions.
Ainsi une boussole doit s’entendre ici comme une classe d’équivalence entre personnes de Rézine, désirant se diriger vers un même point cardinal également visable en dehors de Rézine.
Sous entendu, qu’une boussole n’orientera pas bien si elle se retrouve portée par des personnes qui désirent en réalité se diriger ailleurs, que ce soit une usurpation par imposture stratégique, ou que ce soit plus probablement parce qu’elles ne font pas de ce point cardinal l’unique destination de leur voyage, prioritaire sur toutes les autres. Et c’est dans l’élucidation d’une telle différenciation que réside mon désir pour Rézine.
« Gérer des flux de texte, car c’est une interface universelle » — sous entendu pas des flux d’informations opaques (« binaires »), limitant leur capacité à être inspectés, mais des flux transparents et surtout structurés pour faciliter leur écrivabilité et leur lisibilité — signifie ici une « implémentation » de chaque « modules » qui se rattache ici l’objectif d’une demande de critiques : mettre en lisibilité un problème ou un solution, et mettre en écrivabilité ses critiques.
De même qu’il est possible de faire des cartes très différentes d’une même réalité, pour « cartographier » les problèmes et solutions découlant de la valeur portée par chaque boussole, de même c’est à partir d’une boussole qu’une « carte » prend forme, qu’elle met en lisibilité une préoccupation, avec ses propres mots et dimensions d’analyse, jusqu’à si nécessaire aborder des « détails d’implémentation », car un enjeu majeur pour telle boussole peut reposer sur des point de « détail » pour d’autres boussoles.
en l’ingestion des pensées des autres et leur digestion
« Travailler ensemble » — sous entendu faire coopérer ou coordonner des actions qui atteignent un meilleur résultat qu’il ne serait possible si ces actions suivaient des logiques individuelles — implique une « interface » (ou une « intégration » en terme plus humain) entre les boussoles.
Cependant, même dans le cas d’un grand respect mutuel entre tous les point cardinaux de Rézine il surviendra certainement des situations rendant impossible que les boussoles orientent vers la même direction — c’est-à-dire qu’elles prescrivent les mêmes actions.
Sous entendu, favoriser la cohabitation des dissensus est utile pour éviter de graves dysfonctionnements, même dans le cas extrème d’une organisation affinitaire.
Ainsi, pour favoriser le regard de tous·tes sur chacune des boussoles et anticiper à temps les virages quand on est à la « croisée des chemins », il faut convenir d’une interface abstraite — d’une graduation — dans laquelle elles peuvent être absolument précises
Cela afin d’éclairer les chemins possibles — les valeurs, problèmes et solutions tenables — en valeurs, problèmes et solutions pour Rézine.
Cette interface pluraliste devant elle-même être un point cardinal, elle requiert sa propre boussole : la boussole de Régulation. Et c’est dans l’élucidation d’une telle convention que réside mon désir pour Rézine.
les opérations de composition entre boussoles.
sur des échelles communes de mentions (c’est-à-dire utilisable par tous·tes selon une signification précise et renforcée à chaque utilisation) pour juger, classer et/ou répartir de manière aussi absolue que possible.
Pour repère d’où je parle et permettre de me situer dans votre propre référentiel de valeurs : je m’attelle à cette rédaction depuis ma perspective, ma sensibilité et mes capacités toutes trois contingentes, d’un informaticien libriste radicalisé depuis l’adolescence, mais également — le préciser peut aider à clarifier ma motivation — depuis le vécu de quelqu’un ayant préalablement échoué lamentablement à faire ce que l’équipage de Rézine fait avec brio : la mise en commun d’un bout d’Internet.
Depuis cet échec, d’autres suivent immanquablement à chaque fois que j’essaie de mettre en application des connaissances et aptitudes informatiques que j’ai acquises ou envie d’acquérir, pour faire correspondre une solution informatique à un problème non-informatique de mon entourage — je parle ici de mon entourage hors d’Internet, car sur Internet il est plus facile de choisir son entourage.
Je consacre donc volontiers du temps à chercher des éléments de compréhension de ces échecs en proposant ce problème de pluralisation des boussoles dans Rézine, de part le souci que j’ai d’aller chercher davantage d’éléments de compréhension de ce que devrait savoir et ce que devrait faire ume professionnel·le de l’informatique, et/ou militant·te de l’informatique, de formation axée sur l’informatique en tant que science, arrivant au même constat d’impuissance que moi, que ce soit : - en partant d’un problème non-informatique (par ex. de comptabilité), pour trouver une solution informatique pouvant être adoptée. - ou bien que ce soit en partant d’une solution informatique (par ex. ), pour trouver un problème non-informatique pouvant l’adopter.
Ainsi cette présente demande de critiques se préoccupe de deux soucis moteurs, et d’un troisième possiblement bloquant :
Que devrait savoir ume informaticien·ne pour arriver à gérer les aspects « humains » de son activité dans un collectif de travail aux valeurs hétéroclites ? — alors qu’iel n’est souvent guère préparé·e par sa formation et par sa sensibilité au monde à faire face au choc des problèmes que je grouperais sous l’étiquette de « non techniques » (organisationnels, sociaux, politiques, juridiques, administratifs, …).
Que devrait faire ume informaticien·ne pour infléchir des actions ou des tendances afin d’obtenir des résultats qu’iel juge désirables pour un système informatique ? — et surtout tenir, dans une institution où iel ne porte plus qu’une boussole parmi d’autres et peut-être pas (ou plus) l’une des plus puissantes (pour un ordre d’idée Scani affirme que :3
L’informatique ne représente qu’un petit quart du travail nécessaire.
Quelles prescriptions d’organisation intentionnelle parmi celles proposées dans le présent cahier des charges, est-il possible de conserver dans le cadre légal d’une Scic ?
En effet le statut de Scic n’est pas conçu autour de la raison fondamentale — théorique mais pragmatique — qui sert de base au « pluralisme des préoccupations » : à savoir qu’il est impossible qu’une personne tienne affectivement et efficacement plus d’une préoccupation à la fois.
De ce fait, l’organisation en Scic ne met intentionnellement sous tension qu’un ensemble très appauvri de préoccupations, ce qui expose sans surprise à de graves dysfonctionnements comme l’abstention massive, des « principes de décision obscurs », et la concentration de trop peu de préoccupations dans trop peu de personnes pour les prendre en charge.
Trois dysfonctionnements déplorés de 2016 à 2018 chez SCANI, 4 5 6, jusqu’à ce que les concepts de « démocratie » et « quorum » ne deviennent plus des sujets d’analyse de ses bilans moraux.
Depuis 2020 SCANI se revendique d’une « doocratie » 7 de « 5 à 10% d’actifs », souhaitant que chacume intervienne sur l’ensemble des « métiers de la coopérative », 8 mais reconnaissant : - lâcher prise 9 sur la préoccupation « de faire œuvrer plus de membres autour des activités de la coopérative » 10 11, - pratiquer année après année des « principes décisionnels internes […] obscurs […] relativement différent de ce qui se pratique ailleurs et d’autre part très peu documenté » - la possibilité de « dérives » à venir (ou déjà là donc) :12
Ce fonctionnement a une certaine efficacité, mais n’est pas pleinement satisfaisant. On risque de passer à côté de dérives, qui ne seraient pas forcément une action délibérée, mais, par exemple, un effet collatéral d’une décision qui, directement, ne posait pas problème.
En effet, je ne considère pas l’aspiration à un pluralisme des préoccupations comme simplement séduisant moralement pour son inclusivité ou sa diversité, ni même comme preuve d’humilité, mais avant tout comme un « pari pouvant marcher » pour aborder le monde dans sa complexité : consistant à s’entourer de personnes qui ne comprennent pas nos actes, et peuvent donc mieux les critiquer que des personnes trop semblables. À nouveau, lorsque j’ai tort, je ne sais généralement pas pourquoi.
Je ne suis pas motivé par un quelconque refus à ce stade, mais je tiens cependant à clarifier un minimum ce que refuse le jeu de la justification dans le cadre d’un « pluralisme de préocupations ».
De même qu’indiquer un référentiel sur une carte ne la rend pas moins pertinente mais capable de situer ce référentiel par rapport à d’autres référentiels, de même je plaide dans la présente « carte » depuis mon propre référentiel, donc à la première personne du singulier.
Cela expose mon parcours, parsemé d’hésitations, de reculs, et d’incohérences, mais être transparent·te sur ses intérêts fait partie du jeu de la justification. Cependant, le côté plus incarné qu’un style légal favorise probablement à « prendre langue », or une demande de critiques est avant tout une demande de dialogue — comme peut l’être un échange de mails — afin d’élucider les points où son ou ses auteur·rices se trompent sans savoir pourquoi, autrement dit un échec si elle ne suscite pas de dialogue. Autant donc dialoguer, ce qui implique de savoir qui parle et pas seulement de quoi ça parle.
J’emploie indifféremment le nom français de « demande de critiques » ou en anglais de « request for criticisms » (RFC) car en ingénierie logicielle, l’accronyme « RFC » est devenu synonyme13 de document écrit pour concevoir des changements « substanciels » et construire du consensus en leur faveur.
Historiquement, les « Requests for Comments » sont celles coordonnées par l’IETF (Internet Engineering Task Force) pour contribuer à construire… Internet :14
La série RFC [Requests for Comments] (ISSN 2070-1721) contient des documents techniques et organisationnels sur Internet, y compris les spécifications et les documents de politique.
J’ai cependant remplacé le terme de « commentaire » par celui de « critique » pour mettre l’accent sur le fait qu’il ne s’agit pas de demander à chacume de nous d’y aller de son commentaire plus ou moins éclairé ou éclectique. Cela encouragerait chacume à s’autoriser de sauter d’une préoccupation à l’autre : à choisir à chaque moment et à chaque endroit de l’organisation de Rézine le référentiel pour commenter qui lui convienne — honnêtement ou stratégiquement — le mieux.
Cela dans l’idée de :
Minimiser des pratiques incompatibles avec un travail sérieux comme l’ultracrépidarianisme : donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence. Tout en incitant chacume de nous à donner un avis, mais clairement et stablement situé cette fois depuis une préoccupation reconnue par les autres, celle qui nous tient personnellement le plus à cœur.
Minimiser des pratiques rhétoriques retorses comme le whataboutisme : invoquer des sujets pour lesquels on n’a pas un attachement sincère pour se défausser ou déstabiliser.
S’appuyer sur des limites disciplinaires entre des préoccupations de référence, chacune ayant très probablement déjà une histoire, une communauté et une littérature, et qui ne font que s’incarner dans Rézine qui se « retrouve à l’interface » entre ces disciplines.
S’appuyer sur l’action de certain·nes pour obtenir de Rézine des résultats qui leur tiennent à cœur, alors que leur préoccupation de référence restera encore et toujours minoritaire dans Rézine — et ce même si elle a le soutien d’une majorité de membres — puisque ne restant nécessairement qu’une préoccupation parmi d’autres à tenir pour ne pas créer de graves dysfonctionnements.
Le problème principal de la « Boussole » de Rézine a été le suivant15 :
si nous pensons que ce que nous faisons est bien, pourquoi ne le faire que pour 250 membres ? Restons-nous “petits”, devons-nous (continuer à) grandir ?
Viser une croissance de taille pose le problème d’une croissance économique, déjà au centre des préoccupations de la « Boussole » de l’équipage de Rézine,16 à commencer par la transformation en Scic qui favorisera probablement la rentrée de collectivitées dans le capital de Rézine puisque :17
Près de la moitié des Scic ont une ou plusieurs collectivités à leur capital :
- Communes : 70%
- Intercommunalités : 52%
- Départements : 13%
- Régions : 10%
En particulier, dans le cas de SCANI :18
Au 31 décembre 2023, […] les collectivités détenaient 1023 parts soit un peu plus de 16% du capital, inferieure à l’obligation légale de ne pas dépasser 50 % du capital.
Alors qu’à la création de SCANI en 2016 le diagnostic suivant était avancé :19
Pour la fibre optique vers l’adhérent, les difficultés sont toujours présentes et le manque de confiance des collectivités est toujours latent par le fait que nous a[vons] un statut associatif. Nous espérons que d’effectuer une transformation en société lèvera ce frein.
Toutefois, avant même d’affronter ce problème, la « Boussole » a dû affronter un problème tout aussi crucial au « décollage » :20
Dans les premiers échanges, la discussion est partie dans tous les sens. C’était aussi le moment où nous étions les plus nombreux et nombreuses. Il s’agissait de refaire le monde, puis nous avons décidé de structurer la discussion, pour nous donner une direction.
Même sans chercher à « refaire le monde » mais déjà rien que Rézine, il est très probable que cette croissance envisagée du nombre de membres remette ce problème de « commoning »21 à l’ordre du jour, et je pense donc que nous devrions équiper au mieux que possible l’« équipage » pour devancer le risque très probable qu’il ne resurvienne de manière encore plus problématique.
Plus précisément, de la littérature sur les coopératives je relève que les problèmes suivants ont tendance à s’intensifier lorsqu’une coopérative grandit en taille :22
Cette croissance ne portera très probablement pas Rézine au stade de « grande entreprise » mais va probablement ébranler la part d’inertie23 de l’agencement organisationnel actuel en « équipage » qui lui fait suivre sa « pente naturelle » vers un « Conseil opérationnel », présenté en ces termes :24
Conseil opérationnel
- Rôle similaire à l’équipage actuel : le lieu de vie et de décision de la structure
- 2 types de réunions : opérationnelle mensuelle et stratégique trimestrielle
- Toutes les personnes qui font des choses (modulo des limites de nombre pour pas qu’on soit 10000 en réunion)
Ce qui m’amène au problème principal développé par la présente demande de critiques :
Avec un rôle aussi globalisant, il ne me semble pas provocateur mais fondé et fécond de commencer par se demander qu’elle est donc « l’opération » que le « Conseil opérationnel » effectuerait au bénéfice de la vie et de la décision de Rézine ? Ou plus exactement à quelles « opérations » le « Conseil opérationnel » servirait-il de support ?
Pour répondre à ce problème le présent document se divise en trois sous-problèmes :
Cette section est consacrée au problème de chercher et s’approprier une diversité de littérature pertinentes .
Afin de chercher de l’aide pour analyser le problème principal je pars du principe qu’il existe des savoirs meilleurs que d’autres, et certainement des savoirs meilleurs que j’ai déjà, et probablement des savoirs meilleurs que La Boussole a déjà.
Ce principe devrait nous inciter à ne pas « se laisser porter » ni par les expériences que nous avons vécues, ni mêmes par les connaissances que nous connaissons déjà, mais à nous autoriser et motiver à consacrer une part de temps significative, mettons un 20% symbolique, pour aller chercher activement d’autres connaissances et d’autres expériences. permettant d’analyser les facteurs et mécanismes reconnus de ce problème.
Un moyen pour cela est la littérature. et en particulier dans le cas de Rézine, de déborder la littérature sur les communs et coopératives.
Pour penser Rézine, son « équipage » « s’équipe » déjà explicitement :
des concepts de la littérature sur les communs :25
Rézine s’envisage d’intérêt général et participant des communs
des concepts de la littérature sur les coopératives, par un « accompagnement de l’union régionale des SCOP » :26
[…] pour préciser la gouvernance, le modèle économique
De la littérature sur les communs, je relève qu’elle est constituée dans son courant de pensée le plus important de nombreuses analyses de « common-pool resources » (CPR)27 à travers le monde, décrits dans le language commun de l’« Institutional Analysis and Development » (IAD). Ce cadre conceptuel IAD a été explicitement conçu pour s’appuyer sur la complémentarité entre diverses théories (théorie des jeux, modélisations informatiques, théorie de la rationalité limitée, etc.) :28
It is because we find complementarity in diverse theories and models
that we need the IAD framework
Cependant les théories mobilisées sont toujours limitées29 à celles centrées sur l’objectif fondamental de la littérature sur les communs :30
getting the institutions right
[faire de bonnes institutions]
plus précisément :31
changing rules so as to improve outcomes
[changer les règles pour améliorer les résultats]
Or, que ce soit lors du présent « commoning » de Rézine — ou plus probablement lorsque le « Conseil opérationel » rencontrera un « problème » que la gestion effective alors en place peinera à résoudre au point que des membres envisagerons à nouveau de réagencer l’organisation de Rézine, alors, l’équipement standard du « commoning » (une meilleure coordination, une meilleure collaboration dans l’action ou encore un meilleur apprentissage collectif) ne devront être que des aspects particuliers de ce changement, qu’il n’y aura pas de raison de considérer à priori comme centraux, et encore moins comme suffisants pour instruire ce « problème ».
En plus des littératures déjà recensées précédemment, rechercher activement et développer autant que possible un pluralisme des cadrages conceptuels pertinents devrait notamment passer par de la littérature complémentaire sur les thèmes listés ci-dessous (pour le peu que j’ai pu survolé et que je n’exploiterai donc très probablement que très partiellement voire maladroitement dans la suite — je suis informaticien, et tiens à le rester) :
Au-delà de la téléphonie et plus généralement d’Internet, d’autres ressources font l’objet de mises en réseaux susceptibles de donner lieu à certaines problématiques et solutions très instructives pour celles concernant Internet :
Il existe une diversité de catégories de jeux : jeux d’aventure, jeux d’adresse, jeux de stratégie, jeux de simulation, jeux de rôles, …
Chacune est possiblement source d’analogies ludiques pour analyser un système d’actions plus ou moins délibérées :
Avec sa dizaine33 de courants de pensée et notamment le plus ancien s’intéressant à la « conception d’une solution à un défi », par des questions systématiques pour la préparation la plus rigoureuse possible à un pari sur ce qui peut marcher, face à des gens qui ont une réelle volonté (quoi qu’iels laissent paraître) de le faire échouer.
Afin de comprendre les stratégies argumentaires ou éristiques pour :
Sachant que l’enjeu d’une analyse c’est de produire un discours et donc une rhétorique qui mette des mots sur des envies ou des craintes, auxquelles certain·nes adhérent — et d’autres pas du tout.
La négociation ne cultive pas la délibération comme la coopération, mais l’ambiguité, et l’ambivalence entre conflit et coopération.34
Sa littérature s’attache à analyser les dimensions distributives et intégratives, voire désintégratives.
Il est impossible d’avoir un accès direct aux intentions d’autrui, seulement à ses actions, dont l’interprétation peut laisser une zone d’ambiguïté, potentiellement stratégique.
Par exemple telle personne attribue-t-elle un souci de santé aux ondes radios parce qu’elle en est convaincue ou bien en réalité parce que c’est le seul argument qu’il est impossible de balayer d’un revers de main ?
La justification est une activité essentielle pour définir une préoccupaton de référence, et lors de dialogues cherchant à trouver « l’action juste ».
Il existe un recensement des « droits de cité »35 déjà institués : cité domestique, cité industrielle, cité marchande, cité civique, cité de l’opinion, cité inspirée, et cité guerrière. Ou possiblement instituants : cité par projets, cité écologique, cité des droits de l’homme, …
Tenir une comptabilité est un outil crucial pour créer du pouvoir de justification : rendre et faire rendre des comptes.
Dans une perspective d’un pluralisme des préoccupations, il faut ne pas la limiter à son aspect financier, ni même aux ressources tangibles, mais l’élargir à l’ensemble des enjeux des préoccupations de référence.
Les enjeux enregistrés dans un journal comptable peuvent être spécifiques à chaque préoccupation de référence, mais l’analyse ou réanalyse doit être propre à chaque préoccupation de référence, autrement dit, il est possible que la modélisation permettant la collecte réglière des enjeux soit commune à toutes les préoccupations de référence, mais improbable que leur analyse soit commune.
La lecture des tentatives de comptabilités extra-financières est instrutive, mais après m’être déjà aventuré plusieurs mois sur le sujet, je trouve plus prioritaire de simplement commencer à tenir un journal en construisant la structure de données de son modèle au fur et à mesure qu’on rencontre des éléments utiles à célébrer, à discuter, à reprocher, ou juste à se souvenir.
Avec notamment ses dimensions de gestion intentionnelle et gestion effective.
Être un système complexe mou (« soft system »)36 désigne ici un système où il est impossible de proposer une lecture qui ne soit pas un construit de l’observateur·rice, quatrement dit qui ne soit pas située : contingente, limitée et relative à nos capacités de perception, à nos sensibilités et à notre point de vue.
Pour analyser un tel système, il n’est que possible de choisir un certain nombres, d’éléments, d’interactions, qui nous intéressent en fonction d’une préoccupation, pour essayer de percevoir certaines réactions stratégiques et certains effets émergents.
Contrairement à l’analogie avec un « operating system » d’ordinateur, qu’il est possible de voir de l’extérieur et dont il est possible de connaître tous les tenants et des aboutissants, observer Rézine comme un système complexe signifie ici l’aborder en tant que système humain37, tout en étant dedans ce système, qu’il reste certes possible d’étudier et sur lequel il reste possible d’agir, mais dont il est — contrairement à un ordinateur — impossible de ne pas avoir un point de vue partiel et partial.
TODO
Être un système incertain désigne ici un système où il est improbable de prévoir correctement ou programmer un fonctionnement futur. Ce n’est pas une impossibilité absolue qui imposerait de renoncer à prévoir, mais une difficulté fondamentale d’anticiper l’aléa, la puissance et la diversité des effets d’une action.
Cela s’applique à l’environnement de Rézine, mais aussi à l’intérieur de Rézine à l’occasion par exemple d’un recrutement d’une nouvelle personne salariée qui s’accompagnera nécessairement une zone d’incertitude38 sur son action, lui conférant une certaine capacité à se rendre imprévisible dans les interstices ou vides juridiques qu’il est impossible que son contrat de travail comble complètement. À noter que cela ne veut pas du tout dire pour autant que la personne salariée agit avec malice, ni même que ce soit sujet à problème.
La prospective est très liée à la stratégie puisque se demandant qu’elles sont les évolutions possibles à long termes d’une situation, non seulement les évolutions prévisibles des problèmes, mais aussi la durabilité des solutions qu’il est possible d’y apporter.
La gestion du risque (« risk management »), cherche à calculer une probabilité de succès, lorsque c’est possible, puis à la maximiser.
La planification d’urgence (contengency planning), cherche à envisager les obstacles possibles afin d’organiser des contre-réponses possibles.
Il existe une diversité de perspectives sur l’organisation intentionnelle pour (ré)ajuster une organisation formelle afin de rendre possible une organisation effective performante.
Cette littérature repose fondamentalement sur la dialectique entre la différenciation et l’intégration39 (et non pas seulement l’intégration).
Toutefois il y a des limites de taille pour s’équiper ainsi :
Un constat s’impose à moi : la littérature qui concerne la dimension distributive ou stratégique est moins abondante que celle concernant la dimension intégrative et coopérative.
Apparemment, l’obligation de publication de tels travaux serait plus rare et le désir de publication des chercheur·ses moins facile à réaliser, probablement car contrairement à la dimension intégrative et collaborative (formules du genre « gagnant-gagnant », « mettre tout le monde autour de la table », « tous pour tous », …), il est impossible pour la dimension distributive ou stratégique, de tout partager avec tout le monde à tout moment sans cesser d’être pertinent.
Il y a visiblement un fort déséquilibre au détriment de cette littérature, et une sur-représentativité et sur-valorisation académique43 en faveur de la dimension intégrative ou collaborative, alors que pourtant il est possible que l’application de ces théories d’actions s’avère impossible dans la pratique, voire manipulée.
L’accès à ces littératures académiques ou pour un public de praticien·nes, est très souvent restreint par des prix inabordables (souvent entre 30 € et 70 € le livre).
Je reproduirai (ou adapterai) donc des extraits ici, et privilégierai des références sous forme numérique pour les réunir dans une bibliothèque Calibre qui peut être mise à disposition des membres.
L’accessibilité de ces littératures est très probablement un obstacle de taille aussi, non seulement pour les personnes uniquement francographes car elles sont bien souvent en anglais et pas traduites, mais surtout car elles demandent un temps considérable en recherches, lectures et réflexions, ce qui est un luxe ou autre travail « entre 20h et minuit ».
J’essayerai donc de m’en tenir à n’invoquer que les éléments que je trouve utiles aux problématiques que je perçois actuellement dans Rézine, laissant en notes infrapaginales des références pour qui veut approfondir. Car c’est une chose d’essayer de comprendre avec plein d’entrain ces littératures, mais ce sont là des disciplines complexes, dans l’étude desquelles il est facile de s’absorber avec fascination, au risque probable de perdre le fil du domaine d’action initial.
S’équiper de littérature n’est pas sans risquer de mener une réflexion déconnectée de la situation concrète de Rézine, de sorte qu’il est parfaitement possible de « plaquer des concepts » sur Rézine qui ne correspondent pas bien à la réalité.
Aucun modèle n’est parfait, mais certains sont utiles, il faudra donc comparer tout cadre conceptuel certes avec le « réel » de Rézine qu’il entend décrire — car « la carte n’est pas le territoire », mais avant tout avec les autres cadres conceptuels avec lesquels il est en concurrence pour expliquer, prédire et transformer ce « réel ».
Dans cette section, j’essaye d’adresser le problème de (re)construire et tenir une stratégie comme opération du « Conseil opérationnel », autrement dit une opération stratégique (c’est-à-dire où le changement du tout passe par l’action de certain·nes) dans le cadre d’un pluralisme d’enjeux de substance (c’est-à-dire où la responsabilité de tou·tes est considérée par les préoccupations de certain·nes).
Apprécier l’efficacité du « Conseil opérationnel » à écouter, peut-être à intégrer, du moins à encourager des discussions de fond vigoureuses et approfondies sur les problèmes et solutions soulevé·es par les membres, doit encourager chaque membre à centrer sa réflexion sur les objets qui sont en débat et comment ils sont, au final, traités concrètement.
Mais dire cela, c’est reconnaître le besoin de dissidence or, un environnement de dissidence n’est à priori ni enthousiasmant, ni favorable à la construction et au maintien d’une stratégie. Comment dès lors construire et maintenir une stratégie dans une telle vision de Rézine ? D’autant plus que la croissance envisagée du nombre de ses membres risque très probablement d’augmenter son entropie44 et donc les possibilités qu’échoue le maintien de toute stratégie ?
Quel intérêt alors — notamment pour l’informatique et les informaticien·nes — d’instituer dans un même collectif l’enchevêtrement de centaines de hiérarchies de valeurs de chacume des membres, portant chacume sa propre « boussole » polarisée vers un « Nord » distinct ? Et peut-on seulement, dans une situation donnée, dénouer au moins partiellement cet enchevêtrement en alignant certaines boussoles personnelles dans une boussole collective ?
Autrement dit, non seulement quelles peuvent être les « bonnes causes » ayant « droit de cité » dans l’évolution de Rézine ? mais qui les portera ? comment ? et jusqu’à quel point ? Et quels sont les problèmes dont doit se saisir et solutions que peut apporter l’ingénierie informatique pour assurer au mieux sa part de responsabilité collective pour que les discussions dans Rézine fonctionnent plus efficacement ?
Un tel centrage sur les enjeux de substance nécessiterait plusieurs conditions :
Ce centrage sur les résultats et non sur les procédures (les règles explicites ou tacites sur la manière dont on discute ou décide ensemble, y compris la nécessité impérieuse d’appartenir à un même commun — le maintien de « l’unité »), force à refuser toute prééminence de valeurs procédurales sur des valeurs substantielles (du genre « est-il moral de déployer encore plus d’informatique indépendamment de la manière dont on gère cette informatique ? »).
Surtout que, dès lors qu’il y a prééminence de la « procédure » sur la « substance », cela peut amener à de graves dérives d’exclusion des questions de contenu — par exemple d’évacuation du fond d’un problème soulevé par une « parole sauvage » — au prétexte d’une procédure légitime,45 voire au nom de notre bien commun à nous.
Par conséquent il faudra élucider les conditions et limites d’une boussole particulière : une boussole de Régulation, afin que chaque boussole puisse ne pas être un point de vue local à l’intérieur d’un « Conseil opérationnel » ou d’une « Assemblée générale » dont le point-de-vue aussi globalisant ou plus grand de Rézine ou du monde, ne reste par définition d’un système complexe, qu’un point-de-vue parmi d’autres. L’équivalent de l’« Assemblée générale » n’étant dès lors plus qu’une boussole parmi d’autres, il faudra également élucider les conditions et limites d’une seconde boussole particulière : une boussole du Public.
Ainsi, dans un pluralisme des préoccupations dont je pousse la logique jusqu’au bout : « le tout », l’institution qui décide en dernière instance usuellement appelée « Assemblée générale » doit également n’être qu’une boussole parmi d’autres et exclusive des autres n’ayant pas moins une vue partielle (et partiale !) que toute autre boussole « partie prenante ».
Et enfin l’organe de régulation de « l’action collective » usuellement appelé « Conseil d’administration » qui en émane, doit également n’être qu’une boussole parmi d’autres et exclusive des autres, n’ayant pas moins une vue partielle (et partiale !) que toute autre boussole « partie prenante ».
Si, comme la « Boussole » me laisse le supposer, Rézine ne devrait pas uniquement porter des causes tenables ensembles sous la bannière de l’informatique, mais par exemple devrait également assumer le compromis d’une « RSE » qui combine des ordres de justification qui n’ont rien à voir les uns avec les autres :46
RSE : La responsabilité sociale d’une entreprise, désigne la prise en compte sur une base volontaire par les entreprises des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités.
Dès lors, ce n’est pas pareil :
Ainsi, favoriser le portage de manière stratégique de telles causes incommensurables et irréductibles les unes aux autres au sein d’une même institution, doit être favorisé par la création d’un espace de dissensus assumé — c’est-à-dire non pas un espace de controverse qui ne serait qu’un processus transitoire par lequel il faudrait passer à regret pour revenir à « l’unité » — mais bien un espace dans lequel les positions de désaccord peuvent être assumées durablement et structurellement.
Autrement dit, non seulement « équiper » Rézine de chacune des boussoles, portées par ses membres, mais ce faisant :
Ne pas instituer de boussole « surplombante », capable de décider systématiquement en dernière instance des problèmes à résoudre, puis les prenant en charge en essayant de mettre en œuvre une stratégie suivant une ligne de raisonnement rationnel (« valeurs » puis « objectifs » puis « moyens »).
Ne pas instituer de boussole « extérieure », qui n’aurait pas sa propre part de pouvoir formel, et devrait donc se contenter d’observer une ligne de raisonnement organisationnel47 mettant en lisibilité la stratégie des autres boussoles, sans pouvoir actionner au-delà sa propre stratégie de changement des résultats de Rézine qui l’intéressent.
Dans cette perspective radicalement pluraliste, les positions dissensuelles, leur vitalité, leur qualité, leur degré d’élaboration, deviennent une préoccupation centrale de l’analyse et de l’action. Ainsi, pour contribuer à un effort de compréhension d’éléments reconnus pour analyser les positions dissensuelles, je relève de la littérature sur la rhétorique qu’il faudra voir tout débat comme portant simultanément et… de façon ambiguë :48
L’ambiguïté entre le normatif, le descriptif et le prescriptif me semble impossible à lever totalement, mais deux tentatives devraient aider à clarifier davantage :
Le dialogue entre boussoles doit alors chercher à élucider, et « mettre en lisibilité » (autant que possible), de manière publique (autant que souhaitée par les boussoles concernées) :
Ce qui revient à ce que chaque boussole élucide ce que demande la grille de lecture suivante :
Mise en lisibilité… | Pour sa boussole | Pour telle autre boussole | Pour Rézine |
---|---|---|---|
…des valeurs | Valeurs pour sa boussole | Valeurs pour telle autre boussole | Valeurs pour Rézine |
…des observations de problèmes | Problèmes pour sa boussole | Problèmes pour telle autre boussole | Problèmes pour Rézine |
…des préconisations de solutions | Solutions pour sa boussole | Solutions pour telle autre boussole | Solutions pour Rézine |
Ce qui invite à une différenciation radicalement différente des recommendations que je relève dans la littérature sur les coopératives :51
P1 : Lorsqu’il y a hétérogénéité des intérêts, on peut quand même impliquer plusieurs parties prenantes dans la gouvernance d’une coopérative sans détériorer le processus de décision à condition que les acteurs partagent les mêmes valeurs.
Une condition nécessaire fondamentale à la conception d’une bonne stratégie est le focus d’ume acteur·rice sur un problème crucial qu’il lui est possible de résoudre.52
Pour résoudre le problème de la conception d’une stratégie qui m’intéresse ici, une telle différenciation radicale permet de s’appuyer sur l’avantage qu’il y a à laisser chaque problème ou solution se revendiquant d’une préoccupation de référence, défendue en premier lieu par les membres d’une boussole à qui cette préoccupation tient particulièrement à cœur, et qui doit donc à minima :
« mettre en lisibilité » les enjeux pour sa propre préoccupation de référence, ce qui devrait impliquer une recherche active d’informations pour élucider le niveau des enjeux, et peut impliquer de pré-digérer des quantités importantes d’informations lorsque seule la transparence est de mise ;
4.2 - Concernant la prise de décision dans SCANI
Lors des clôtures d’exercices précédents, certains membres ont souligné que les principes décisionnels internes de SCANI étaient obscurs. Il faut reconnaître qu’ils sont d’une part relativement différent de ce qui se pratique ailleurs et d’autre part très peu documentés.
faire — et refaire au grès des évolutions de la situation — l’analyse de qu’est-ce qui (et de qui est-ce qui !) peut y apporter une solution ? En envisageant le plus concrètement possible des actions possibles, par une expérience de pensée qui va apporter énormément d’éléments pour l’action, et donc être déjà en elle-même… un début d’action ;
et faire — et refaire au grès des évolutions de la situation — l’analyse de qu’est-ce qui (et de qui est-ce qui !) peut faire qu’on n’arrive pas à régler ce problème avec cette solution ?
Et seulement après ce surplus de réflexion de base d’une stratégie — qui est déjà une action (cognitive) qui peut en elle-même être une source de pouvoir — devrait venir la négociation entre boussoles.
Ainsi cette pluralité de lignes de raisonnement stratégiques s’oppose radicalement à un déroulement consistant à « fixer des objectifs collectivement » en cherchant à se mettre toustes d’abord d’accord sur une « Boussole » de valeurs, pointant vers des objectifs (les problèmes), pour discuter ensuite des moyens (les solutions), comme dans la ligne de raisonnement rationnel suivie par la « Boussole » :53
Rézine est une structure ouverte, accessible et gouvernée par ses membres, selon des objectifs fixés collectivement.
Cela implique au contraire que chaque personne porteur·se d’une boussole renonce radicalement à envisager de régler elle-même tous les problèmes d’une situation, pour mieux porter sa cause, pour en faire le guide et la priorité de son analyse, et donc qu’elle renonce radicalement à faire elle-même des autres considérations et causes des autres boussoles, des éléments à parité dans sa propre analyse, stratégique.
Autrement dit, à dire : « moi je porte cette préoccupation parce que j’ai tel aspect que je considère fondamental, j’amène ma boussole dans le débat collectif, je m’engage, et d’autres personnes portant d’autres boussoles vont tenir d’autres préoccupations et on va faire société et politique là-dessus ».
En clair, la condition nécessaire à ce renoncement radical est que chaque personne physique (qu’elle soit ou non représentant·te d’une ou plusieurs personnes morales) doit être reconnue comme portant une et une seule boussole, quand bien même elle serait intimement travaillée par plusieurs préoccupations.
Une confusion très courante nécessite d’insister sur le postulat d’une analyse gestionnaire :54 il n’y a pas d’action collective. Parler d’action collective, c’est parler de manière métaphorique, c’est une pure abstraction qui fait comme si tous les acteur·rices par leurs interactions constituaient un acteur collectif. Mais ça n’est pas un agir à proprement parler, ça n’est pas là qu’est l’agency d’une action (quelle que soit son intention initiale). En analyse gestionnaire : l’action humaine est toujours individuelle.
Une condition qui rendrait plus opérationnelle la valeur de la « Boussole » :55
Toute personne membre concernée par une décision peut participer à celle-ci, proportionnellement à l’impact que cela aura sur elle.
Et qui a crucialement pour réciproque, la possibilité :
Toutefois, il est important de préciser immédiatement que selon cette condition de renoncement radical, chaque (membre d’une) boussole ne doit pas nécessairement se restreindre sur les sujets abordés ou sur la reprise de justifications qui viendraient d’autres boussoles, dans les problèmes ou solutions qu’elle porte ou auxquelles elle objecte : nous ne sommes pas des machines qui porteraient chacune une unique logique, nous sommes des humain·nes qui essayons de construire ensemble et résoudre des situations en nous appuyant sur des boussoles qui sont chacune prise individuellement trop limitée pour gérer Rézine. TODO: modularisation et interface
Il ne s’agit pas non plus de faire un débat « d’élevage » ou « savant » cherchant à affaiblir (ou renforcer !) telle ou telle parole « sauvage » ou « profane ».
Il s’agit :
Une telle différenciation des boussoles doit donc commencer par une phase d’intense négociation d’initiation entre des fondateur·rices de boussoles, afin de mettre Rézine « sur les rails » de modes de résolution plus différenciés que celui plus indifférencié où des membres de commissions et groupes locaux se réuniraient dans un « Conseil opérationnel » pour prendre en charge quasiment tous les problèmes.
Naturellement, cette différenciation initiale sera amenée à évoluer, par d’autres compositions négociative entre boussoles qui devront également jouer un rôle important :56
Je relève déjà néanmoins de la littérature sur la négociation plusieurs limites au centrage sur les enjeux de substance :
L’utopie d’une différenciation en premier lieu par préoccupations (et non par territoire (de vie, d’infrastructure, …), par ressource, par produit, par projet, par opération ou autre) est qu’au bout du compte elle rende probable de construire une Rézine moins « pure », moins « bonne » et moins « efficace » du point de vue moral de telle ou telle boussole mais plus « riche », plus « prospère » et plus « humaine » du point de vue de la pluralité des préoccupations prises en charge dans telle ou telle situation pratique, car dans laquelle :
Mais ce côté est utopique : il ne peut pas être totalement réalisé, il peut par contre être plus ou moins partiellement réalisé. Ainsi la « Boussole », en dépit de son hésitation sur quelle est la différenciation première, pose déjà que « les fonctions support sont transverses à tout Rézine » :57
- Le fonctionnement s’organise autour des groupes locaux où se regroupent les membres, articulant les personnes actives, qu’elles soient bénévoles ou salariées.
- Rézine n’est pas une confédération de groupe locaux :
- Les décisions sont prises en central pour et par tous les groupes.
- Chaque groupe local décide de la manière dont il décline ces décisions sur son territoire.
- Les fonctions support sont transverses à tout Rézine :
- Administration système
- La gestion comptable et financière (le trésor)
- Tout ce qui touche au système d’information (SI) et à nos outils partagés
- Les contacts avec les prestataires (antennistes, …) et partenaires (Grenode, …)
Ensuite parce que chérir un pluralisme des préoccupations — considérer que la fragmentation et la divergence sont une « richesse » et qu’il est abusif d’exiger que chaque préoccupation soit partagée par toustes — nécessite par définition qu’il faudra espérer que tous les problèmes et solutions seront porté·es par quelqu’ume, car si les autres « bonnes causes » ne sont portées par personne, il y aurait un vrai problème.
Enfin, tout·te membre d’une boussole ne doit pas se considérer fondé·e pour autant à écraser toutes les autres préoccupations, mais au contraire doit ne la porter que « jusqu’à un certain point ».
Sachant que :
Premièrement, il est impossible qu’une boussole soit capable d’écraser toutes les autres boussoles partout et tout le temps.
Ensuite, d’un point de vue purement égoiste, si une boussole écrase systématiquement les autres boussoles cela rendrait très probablement Rézine — et donc chaque membre de cette boussole écrasante — plus « pauvre », car ne seraient plus assurées d’autres préoccupations à tenir pour ne pas causer de graves dysfonctionnements.
Enfin, de la littérature sur la concertation, je relève six critères de procédure pour apprécier le niveau de « forçage » d’une décision qu’il faudra « mettre en lisibilité » :58
La dystopie d’une différenciation par préoccupations est qu’il arrive souvent que toutes ces différentes préoccupations ne cessent de se fragmenter, n’arrivant ni à converger ensemble, ni même à convenir d’un espace critique où dé-battre de leurs points de vue.
Ainsi, la crainte que la multiplication des « bonnes causes » empêche de réussir à maintenir « l’unité », qu’elle cause un émiettement — une fragmentation — préjudiciable à la stratégie effectivement déployée par Rézine, doit être considérée.
Même dans une configuration de composition de type coopérative, je relève de la littérature sur la justification, qu’il est très probable que dans la plupart des situations pratiques les membres de boussoles prennent le temps de discuter, et même probablement beaucoup de temps à discuter (la présente plaidoirie l’illustre bien), pour chercher une « action juste » dans une situation donnée, ne laissant pas leur action guidée par la logique pure de leur boussole, mais faisant des compromis avec les revendications des autres boussoles.
Ainsi, le raisonnement considérant qu’avoir une boussole par préoccupation de référence dans Rézine est plus efficace pour que la gestion de cette préoccupation atteigne des résultats souhaitables pour celle-ci, s’applique également au niveau de la société où il est probable qu’il soit plus efficace que Rézine s’en tienne à n’être qu’un acteur sectoriel peu différencié par préoccupations en interne, mais qui de temps en temps négocie au niveau de la société avec d’autres acteurs sectoriels portant d’autres préoccupations.
Il m’apparaît donc probable qu’il soit plus efficace, que Rézine ne porte qu’une seule « Boussole » plutôt qu’un agencement dans lequel plusieurs boussoles négocient possiblement tout avec tout le monde en permanence, jusqu’à possiblement ne jamais arriver à s’organiser pour mener une action efficace de leur point de vue.59 Notamment du point de vue d’une préoccupation informatique affectionnant des procédés de discussions outillés par des ingénieur·res et pour des ingénieur·res, maintenir Rézine rend plus probable que reste ou devienne d’usage des outils informatiques ou pratiques organisationnelles chéries des ingénieur·res, sans grand souci pour leur utilisabilité ou accessibilité pour le reste des membres de Rézine.
Cependant ne pas avoir du tout de différenciation par préoccupation m’apparaît impossible : toute société, institution, individu est toujours travaillé·e par ses propres dissensus internes, entre « bonnes causes » dont les luttes ne convergent pas nécessairement en une seule et même « bonne cause », dans la mesure où elles sont par exemple matériellement exclusives les unes des autres et/ou affectivement irréductibles les unes aux autres. Ainsi Rézine contient déjà des « proto-boussoles » d’un tel pluralisme des préoccupations :60
Dans le cadre des Foires aux Questions, ces moments où Rézine et Grésille proposent de répondre aux questions qui se posent sur le numérique, nous avons un nombre croissant de réponses relatives à l’impact environnemental du numérique. L’occasion pour nous de travailler un peu et de lire les trois rapports de l’ARCEP et de l’ADEME sur la question (ici, ici et là qui ont le bon goût de ne pas limiter les effets des pollutions numériques aux seuls équivalents carbone et de s’intéresser à toute la durée de vie des équipements numériques (fabrication jusqu’à la fin de vie). […]
Dans un autre ordre d’idée, un groupe s’est monté au sein de Rézine, pour faciliter l’inclusion des femmes et des minorités de genre. Ce groupe, nommé MINT pour “meufs, intersexes, non-binaires et trans” a pour objectif de réunir les membres actives concernées, pour avoir un espace pour échanger, partager d’éventuelles difficultés et faire des propositions à l’équipage sur ces questions. Nous avons aujourd’hui 6 femmes pour 42 membres d’équipage, c’est un progrès, mais c’est clairement insuffisant ! Là aussi travail en cours, avec l’objectif d’améliorer ce ratio dans les prochains mois et les prochaines années.
Dans les deux cas, Rézine ne découvre pas l’existence de ces problématiques. La plupart des membres actifs en avaient conscience à titre individuel, mais des dynamiques se sont lancées cette année pour être en mesure de mieux comprendre et de mieux agir.
La question reste donc ouverte pour moi : peut-on modérer cette dystopie du pluralisme des préoccupations ? Et donc rendre une tension entre boussoles plus constructive que ne le ferait une seule « Boussole » en laissant les voix dissidentes à l’extérieur de Rézine, ou en les intégrant dans une minorité structurelle (par quorums et/ou pondérations) sans qu’il soit possible qu’elles arrivent parfois ou sur certains sujets à être décisives en dernière instance ?
Se reposer sur une différenciation par préoccupation permet de favoriser certaines lignes de fronts, qui ne passent plus en premier lieu entre des polarisations qui peuvent exister par ailleurs mais probablement moins tenables dans la situation de Rézine :61
Cependant l’intégrité des membres d’une même boussole, même coopté·es ou admis·ses sur la base d’épreuves, ne peut pas être garantie : je pourrais citer de nombreux exemples où une institution qui s’est donnée ou a reçu une responsabilité formelle s’est par exemple abstenue de l’exercer.
Même si des membres sont d’accord sur les valeurs d’une boussole qu’il co-tiennent, il reste donc un certain nombre de discussions à avoir pour trouver la « décision juste » ou l’« action juste ».
Il est probable que les coalescences des boussoles dans Rézine reproduisent des coalescences actuellement vigoureuses dans la société, qui ont déjà une histoire, une communauté de spécialistes et une littérature.
Pour ne pas anticiper sur cela, Rézine peur appliquer un principe démocratique radical : où toute boussole serait être considérée légitime — même si on la combat — à partir du moment où au moins une personne la porte, de manière exclusive des autres, et jusqu’à un certain point. Cependant Rézine n’est pas non plus une collectivité publique, et il me semble dès lors recevable démocratiquement parlant d’attribuer à la boussole qui tient le rôle d’arbitre — c’est-à-dire à la boussole de Régulation — une prérogative de filtrage des boussoles ayant droit de cité dans Rézine.
L’enjeu majeur de ce cahier des charges est de mettre sous tension un pluralisme des préoccupations pour s’appuyer sur l’action de certain·nes pour obtenir de Rézine des résultats qu’iels souhaitent, pas de gérer tous les problèmes de la société, autrement dit de renoncer — non seulement au niveau de chaque boussole — mais également au niveau de Rézine, de prendre en charge toutes les préoccupations tenues dans la société.
Ce pouvoir immense d’arbitrage entre préoccupations tenues dans la société doit être contre-balancer par :
La boussole de Régulation devrait cependant considérer que même avec un grand nombre de boussoles il est peu probable que cela débouche sur l’émergence d’une fragmentation paralysante. En effet, de la littérature sur la négociation je relève que dans une situation donnée il est improbable qu’un nombre problématique d’analyses et de préconisations restent tenables, de sorte que dans une négociation multilatérale :62
on débute par une coordination qui conduit à des alliances, puis on procède par ralliement ou par agrégation, puis par mise en relation entre les blocs de coalition »
En pratique donc : des valeurs, des observations de problèmes et des préconisations de solutions différentes, voire contradictoires, peuvent demeurer groupées sous la bannière d’une même boussole. Et selon les domaines d’application, selon la gestion effective d’une ressource, l’une ou l’autre des solutions tendra à prévaloir.
Par exemple, si j’imagine (à titre d’illustration, ce n’est pas pour dire que cela serait pertinent pour Rézine) qu’une seule et même boussole d’ingénierie logicielle réunisse toutes les préoccupations distinguées par la norme ISO/IEC 25010:202363 : le fonctionnel, la performance, la compatibilité, l’utilisabilité, la fiabilité, la sécurité, la sureté, la maintenabilité et la flexibilité. Alors des divergences d’orientation pourraient être refoulées, surtout dans le discours, dans un objectif de mobilisation, voire de rassembler des forces trop faibles, au prix d’un flou prononcé.
Ainsi cela pose la question de quels type ou niveau, de différenciation ou d’intégration des boussoles, vont créér des effets souhaitables ou des effets dysfonctionnels.
Ce qui doit amener chaque boussole à remplir une grille de lecture du genre :
Type ou niveau … | Effets souhaitables | Effets dysfonctionnels |
---|---|---|
…de différenciation | Type ou niveau de différenciation créant des effets souhaitables | Type ou niveau de différenciation créant des effets dysfonctionnels |
…d’intégration | Type ou niveau d’intégration créant des effets souhaitables | Type ou niveau d’intégration créant des effets dysfonctionnels |
Dans cette section, j’essaye d’adresser le problème de gérer un espace de dissensus assumé entre boussoles aux stratégies différenciées.
De par les situations d’interdépendances divergentes qu’ils suscitent, les projets de construction d’infrastructures (comme celle de l’Internet mais pas que) constituent le prototype du processus de décision où je trouve pertinent de s’interroger sur la place de la négociation.
De la littérature sur la négociation, je relève particulièrement un article de Laurent Mermet « La négociation comme mode de composition dans les systèmes d’action complexes »,64 qui synthétise dans la grille de lecture suivante une distinction entre neuf opérations de composition — autrement dit entre neuf opérations de connexion ou de déconnexion — entre protagonistes, toutes capables de mener à une décision effective :
Interactions… | …guidées sur les divergences (compositions adversatives) | …guidées de manière ambivalente (compositions négociatives) | …guidées sur les convergences (compositions coopératives) |
---|---|---|---|
…évitées | Concurrence, affrontement tacite | Ajustements, négociation tacite | Coopération de fait |
…directes | Affrontement | Négociation | Coopération |
…via un tiers | Arbitrage | Médiation | Coordination par ume leader |
Ainsi, si je pense le « Conseil opérationnel », non pas uniquement comme un lieu ou des réunions, mais avant tout comme « toutes les personnes qui font des choses » — c’est-à-dire dans l’organisation proposée ici : l’ensemble de toutes les boussoles de Rézine, donc toustes les membres de Rézine, puisque même la boussole du Public a sa propre préoccupation de référence à tenir, quand bien même aucume de ses membres ne viendrait physiquement la porter aux réunions des autres boussoles.
Alors, une lecture de droite à gauche de cette grille mène à considérer que le « Conseil opérationnel » peut servir de support non seulement à des opérations de compositions coopératives, mais également négociatives, voire adversatives.
Et une lecture de haut en bas de cette grille mène à considérer que le « Conseil opérationnel » peut servir de support à des opérations d’évitement entre boussoles, et non pas nécessairement qu’à des opérations directes, sans oublier des opérations via un tiers, notamment la boussole de Régulation.
L’enjeu de « la vie et de la décision » de Rézine, se présente alors comme une recherche de conditions de cohabitation de cet ensemble de compositions qui fonctionne « comme un tout » : dans chaque situation, la considération de chaque opération de composition possible, influe sur chacune des compositions en cours.
Et au delà de cet enjeu, la généralité de cette grille fait qu’elle permet de qualifier des interactions :
Par conséquent, même si Rézine devient une « société coopérative » promouvant donc la co-opération comme opération de composition, et surtout si elle continue d’accueillir en son sein de plus en plus de membres, il faudra néanmoins « équiper » autant que possible ses membres :
Sachant que l’existence même de cette préparation, sans qu’elle soit nécessairement actionnée mais simplement considérée, influence possiblement les stratégies des protagonistes, qu’elle que soit leur opération de composition actuelle.
En résumé :
Des équipements qui ne font certes pas explicitement partie des sept principes de L’Alliance Coopérative Internationale :66
Nous pouvons observer qu’aucune des quatre coopératives n’a réellement instauré des mécanismes formels pour gérer un potentiel conflit qui pourrait survenir entre la coopérative et l’une de ses parties prenantes.
Mais sont néanmoins recommandés par le sixième principe des communs de longue durée identifiés par le courant de pensée d’Elinor Ostrom :67
- Mécanismes de résolution des conflits. Il doit être possible de résoudre les conflits rapidement et de manières qui soient perçues comme justes par les membres du groupe.
Un premier équipement doit être de savoir s’engager68 sur le terrain glauque et désagréable des compositions négociatives, qui contient déjà du conflit, et est donc un terrain plus difficile à naviquer que celui de la coopération.
Un second équipement doit être de savoir s’engager stratégiquement69 sur le terrain des compositions adversatives, laquelle inclut l’affrontement direct, mais aussi l’évitement stratégique (ou « pourrissement ») qu’il est plus facile de négliger.
En outre, la réalité des situations de pouvoir devrait forcer à (ré)apprendre comment se déplacer dans toute cette configuration de composition — dans tous ses modes d’interactions pour gérer les interdépendances divergentes. Ce qui ne se fait pas de manière continue, mais par des sauts (« ouvrir les hostilités », « enterrer la hache de guerre », « agir en douce », …), sachant qu’en parallèle, différent·tes acteur·rices peuvent néanmoins composer différemment (« la grève continue, les négociations suivent leur cours »).
Tout mode de scrutin est manipulable : il n’y a pas d’échappatoire à la possibilité que quelques personnes essayent de manipuler un scrutin. La question opérationnelle est donc : quels modes de scrutin résistent mathématiquement et empiriquement le mieux à la manipulation ?
À ma connaissance, le mode de scrutin dit du « Jugement Majoritaire » est supérieur — en théorie et en pratique — à toutes les autres méthodes de vote ou de jugement connues, car il est :70
démocratique : dans le sens qu’il échappe au « théorème d’impossibilité d’Arrow » en étant à la fois :
transitif : c’est-à-dire que toute proposition A qui est mieux évaluée qu’une proposition B, elle-même mieux évaluée qu’une proposition C, implique que la proposition A est mieux évaluée que la proposition C.
résistant au « vote contre » : c’est-à-dire qu’il ne fait pas d’amalgame abusif des opinions, du genre « 1 PourMacron + 1 ContreLePen = 2 PourMacron ».
résistant au « vote utile » : c’est-à-dire qu’au plus l’attribution d’une mention est « exagérée » — c’est-à-dire éloignée de la mention médiane — au moins elle a d’impact sur le résultat, ce qui incite à voter « cœur » plutôt que de suivre des consignes de vote.
Par conséquent j’intègre sans regret son cadre conceptuel au présent « cahier des charges », ce qui rend possible d’élucider une prérogative fondamentale de la boussole du Public : orienter Rézine au moyen de l’attribution d’une pondération à chacune de ses boussoles.
Cela demande néanmoins d’aquérir une compréhension de son fonctionnement et de ses justifications, pour pouvoir imaginer, justifier et calculer la transformation d’un profil de mérite sur une échelle de mentions, en rang majoritaire puis en pondération.
Le Jugement Majoritaire permet de juger une proposition « dans l’absolu » : c’est-à-dire de la mesurer sur une échelle. Et accessoirement de comparer cette mesure aux mesures d’autres propositions.
Juger « dans l’absolu » signifie qu’il ne doit pas être demandé de comparer une proposition avec une autre (comme le ferait un concours), mais de l’évaluer (comme le ferait un examen).
Une mention ne doit pas être ambiguë selon le registre de langue. Par exemple, « médiocre » est compris comme synonyme de « nul » en langage courant, mais comme synonyme de « moyen » en langage soutenu. Dans la légende des mentions, une phrase doit accompagner chaque mention pour en clarifier le sens.
Une fois choisie, une échelle de mentions doit être traitée comme une clause constitutionnelle : fixe et difficilement sujette à amendement ; car ne pas fixer la mesure dans laquelle est effectuée la mesure, expose à des paradoxes. Chacume a des raisons et affects divers·es d’évaluer telle proposition avec telle mention, mais il est très probable de trouver un accord durable sur un classement de mentions discernables.
Le profil d’opinions liste les mentions attribuées à une proposition, dans aucun ordre particulier.
Listant les mentions du profil d’opinions de la plus petite à la plus grande sur l’échelle de mentions.
Ce profil de mérite permet de définir une notion de majorité qui minimise le nombre de juges insatisfait·tes, et dont l’indicateur est appelée « mention majoritaire ».
Pour comprendre cet indicateur on peut commencer par observer une évidence : la majorité unanime juge la proposition à l’intérieur d’une fourchette (plus ou moins large) de l’échelle de mentions. En appliquant maintenant cette observation à deux majorités absolues, l’une couvrant les mentions les plus petites, et l’autre les mentions les plus grandes, on peut observer que leur intersection juge la proposition à l’intérieur d’une fourchette de mentions qu’il est possible de réduire. À mesure que se rapprochent les « rives » — également distantes du milieu du profil de mérite — la fourchette de mentions de l’intersection devient de moins en moins consensuelle mais de plus en plus précise. Lorsque les « rives » se rejoignent au même point le plus au milieu du profile de mérite, l’intersection est appelée « mention majoritaire » : c’est la mention (ou la paire de mentions) qui est la plus au milieu (en position dite « médiane ») du profil de mérite.
Mais la mention majoritaire n’est pas simplement la « mention du milieu », c’est surtout la seule mention qui reste défendue par une majorité absolue partant de l’extrémité basse du profil de mérite, sans être rejetée par une majorité absolue partant de l’extrémité haute ; et réciproquement. C’est la mention telle que, quel que soit le sens dans lequel on regarde, il y a toujours une majorité des juges d’accord pour défendre cette mention contre toute autre mention. Autrement dit : celles et ceux qui la contestent sont forcément en minorité. Au final, retenir cette mention revient à minimiser le nombre de juges insatisfait·tes.
La liste les mentions du profil de mérite de la plus centrale aux plus excentrées, en alternant de la prochaine mention centrale la plus petite à la prochaine mention centrale la plus grande.
Lorsqu’il n’y a pas une seule mention centrale mais deux, la mention
centrale la plus petite doit être listée en premier car elle
est celle qui récompense le consensus. En effet, si une proposition A a
deux mentions centrales M1 et M2 telles que M1 < M2
, et
qu’une proposition B obtient des mentions toutes entre M1 et M2
c’est-à-dire telle les mentions de B soient autant ou moins éparpillées
que celles de A, c’est-à-dire telle que B soit autant ou plus
consensuelle que A, alors lors il y a deux cas de figure :
J’appelle la première mention du profil de majorités « première mention majoritaire », et la seconde « seconde mention majoritaire », etc.
Un classement des propositions est alors toujours possible, par comparaison lexicographique (c’est-à-dire comme dans le dictionnaire) de leur profils de majorités : on compare selon la première mention majoritaire, en cas d’égalité on compare selon la seconde, etc. En cas d’égalité parfaite de toutes les mentions, le changement d’opinion d’une seule personne permet de départager.
Un profil de majorité peut être rapporté à une rang, correspondant au rapport entre:
Pour une échelle comprenant 7 mentions et environ une dizaine d’opinions il est possible de faire cela à la main en recherchant un profil de majorité dans une liste numérotée de tous les profils de majorité. Mais au delà, générer tous les profils de majorité possibles génère une liste si longue qu’il est proablement plus rapide (bien que moins transparent) de passer par une formule combinatoire, non-triviale mais déjà élucidée.
Le rang majoritaire RangMajoritaire(P)
obtenue par une
proposition P
peut servir à pondérer un nombre de
propositions NombreDePropositions
.
Le cas le plus simple est si la pondération consiste à partager une
quantité QuantitéInitiale
qui peut ne pas être
distribuée en totalité, auquel cas il suffit de pondérer chaque
proposition P
par :
RangMajoritaire(P) / NombreDeRangsMajoritaires(P) * QuantitéInitiale / NombreDePropositions
Dans le cas contraire, il suffit de recommencer récursivement ce cas
le plus simple avec une nouvelle quantité QuantitéRestante
égale à ce qui n’a pas été distribué, jusqu’à ce qu’elle soit assez
petite pour être négligée.
Le mot « composer » peut être entendu dans un second sens que celui de « faire des concessions » ou de « transiger », qui s’applique aux boussoles qui devront composer. L’entendre dans le sens de « formation d’un assemblage par combinaison de parties », nous ramène au cœur de l’enjeu de « la vie et de la décision » de Rézine : l’étude de la boussole particulière qui cherche une composition.
Une telle « boussole de Régulation » doit avoir pour préoccupation de référence de faire émerger une action collective, en permettant l’intégration des attentes hétérogènes de différentes boussoles. D’éviter par exemple qu’une décision prise à une majorité de 55% ou 65% (ou même avec une mention majoritaire/médiane “Assez Bien”), n’arrive pas ensuite à déboucher effectivement sur une action collective, parce que des boussoles ne sont pas suffisamment convaincues que c’est une « action juste » dans la situation présente.
Une « action juste » telle que :
Rézine n’étant pas « la société », mais « une société », toutes les boussoles possibles et imaginables ne peuvent pas avoir « droit de cité » dans Rézine. Ainsi, une boussole de Régulation doit avoir pour prérogative exclusive la sélection des boussoles ayant « droit de cité » dans Rézine. Cependant, elle doit être impartiale entre ces boussoles, en particulier, elle ne doit pas :
Puisque même dans le cas extrème où toutes les préoccupations portées dans Rézine seraient toutes considérées par toustes les membres de Rézine comme de « bonnes causes », il resterait impossible qu’elles convergent partout et tout le temps en une seule et même « bonne cause ».
Par conséquent, même en ayant la prérogative de filtrer les boussoles ayant « droit de cité » dans Rézine, une boussole de Régulation ne peut pas garantir une composition de type coopérative, mais doit garantir qu’aucune émergence politique collective ne puisse ridiculiser le souci que se donne une quelconque boussole, ni empêcher ses problèmes et solutions d’avoir « droit de cité » dans Rézine : d’exister, d’être écouté·es, et de faire leur effet dans Rézine.
Autrement dit, elle devra prendre en charge l’un des rôles de tiers dans les interactions « via un tiers » entre boussoles :
Dans l’organisation envisagée, un « Conseil opérationnel » « lieu de vie et de décision » de Rézine, ne répond pas au critère d’une telle boussole de Régulation puisque ses membres seraient alors déjà membres des boussoles qu’il réunit. En première analyse, c’est l’institution « Conseil d’administration » qui correspond intentionnellement le plus à ce concept de boussole de Régulation :71
Conseil d’administration
- Nombre restreint de personnes élues par l’AG
- Représente Rézine vis-à-vis de l’État
- Participe au conseil opérationnel
- Garantit le cadre et la vision fixés par l’AG (respect des statuts, du règlement intérieur, des décisions d’AG, etc)
Étant donné que les compositions de type coopératives ou négociatives « ne se décrètent pas » unilatéralement, mais doit se tenir dans un processus de décision considérant les quatre pôles suivants :
De la littérature sur la négociation, je relève quatre modèles pour un tel processus de décision, réunis dans la grille de lecture suivante :72
Asymétrie de pouvoir entre l’offre et la demande d’un projet… | Processus de décision mené par l’offre d’une solution | Processus de décision mené par la demande de résolution d’un problème |
---|---|---|
…forte et fortement exploitée | Modèle Décider, Annoncer, Défendre (DAD) | Modèle Instituer, Délibérer, Éluder (IDÉ) |
…faible ou faiblement exploitée | Modèle Proposer, Écouter, Requalifier (PÉR) | Modèle Concerter, Analyser, Choisir (CAC) |
Dans ce modèle de décision, le processus est poussé par l’offre d’une solution, par une ou des boussoles « portant un projet », et qui vont, après avoir « décidé » des caractéristiques technico-économiques de celui-ci, l’« annoncer » pour des besoins de financements voire de procédures administratives et le « défendre », possiblement avec la boussole de Régulation si elle « roule » pour le projet, contre les boussoles résiduelles qui remettraient en cause les critères de définition et de choix du projet, n’acceptant de l’adapter qu’à la marge.
Le modèle DAD appelle face à lui des boussoles menant des actions de lutte.
Dans ce modèle de décision, le processus est impulsé non plus par l’offre d’une solution comme dans le processus DAD, mais par la demande de résolution d’un problème. Cela conduit alors à inverser les étapes du processus DAD : une ou des boussole(s) commence(nt) par la « concertation » de l’ensemble des boussoles impliquées, pour déboucher sur une définition négociée du problème (en quelque sorte, un « cahier des charges »). Ensuite les boussoles se concertent à nouveau pour « analyser » l’ensemble des solutions possibles. Enfin, une troisième phase de concertation permettra un « choix » de projet sur des critères transparents donc moins partiels et moins partiaux.
Le modèle CAC offre le milieu d’action adéquat à des boussoles partenaires de boussoles « portant un projet ».
Dans ce modèle de décision, le processus est impulsé non plus par l’offre d’une solution, mais par la demande de résolution d’un problème comme dans le modèle CAC, mais certaines boussoles sont en position d’exploiter de fortes asymétries de pouvoir pour imposer leurs vues, et sont prêts à le faire. Par exemple lorsque le passage par une concertation ne leur assure pas de pouvoir préserver leurs intérêts elles peuvent faire en sorte qu’une situation mystérieusement s’enlise, ou débouche sur un traitement du problème concerné seulement a minima, alors qu’elles ont les moyens d’agir pour régler le problème.
Dans certains cas le travail de coopération entre boussoles peut se focaliser sur des objectifs de procédures, facilement réalisables ou sur de « faux problèmes ». Dans d’autres cas, des boussoles peuvent peser de tous leurs moyens pour circonvenir les représentant·tes d’autres boussoles, au point que finalement la concertation ne soit plus qu’un affichage derrière lequel les procédés du modèle DAD se déroulent inchangés, même si c’est de façon plus discrète.
Le modèle IDÉ appelle face à lui des boussoles menant des actions de clarification et de « mise en lisibilité ».
Dans ce modèle de décision, le processus est impulsé par une ou des boussoles « portant un projet » mais celle(s)-ci se trouve(nt) dans une position qui ne leur permettent pas de « forcer » la décision – ou bien elles s’abstiennent de le faire. Dans ce cas le projet est « proposé » par cette ou ces boussoles, qui espèrent recevoir un accueil favorable de la part des autres boussoles. Dans un second temps il s’établit un dialogue critique qui permet aux autres boussoles d’exprimer leurs réactions au projet – y compris le cas échéant des réactions de refus. Sur la base d’une « écoute » des positions et propositions des unes et des autres, la ou les boussoles reprennent l’initiative, soit pour abandonner le projet, soit pour le « re-qualifier » (et entamer des négociations sur cette base) – soit évidemment pour le mener à bien s’il a rencontré un accueil essentiellement favorable.
Le modèle PÉR appelle face à lui des boussoles menant des actions de prise de parole critique, d’expertise et de propositions alternatives.
Le concept d’« opinion publique » invoqué dans l’analyse des précédents processus de décision est ici à entendre non pas pas seulement comme désignant l’« Assemblée générale » ni même l’ensemble des membres de Rézine, mais l’ensemble de la société, qui, qu’elle observe spécifiquement Rézine ou non, est en mesure d’avoir des effets sur Rézine.
Cependant ce concept invite à reconnaître et clarifier une seconde boussole particulière : la « boussole du Public », réunissant tout·te membre de Rézine ne tenant pas (ou pas encore, ou plus) une autre boussole.
Elle devra assurer deux responsabilités aussi fondamentales l’une que l’autre :
Je relève déjà néanmoins de la littérature sur la concertation plusieurs limites à la cohabitation de dissensus :
La navigation vers ou depuis les compositions négociatives ou adversatives peuvent sembler triviales, cependant je constate que cette acceptation reste inentendable dans de la littérature sur les coopératives, que j’ai cherchée parce qu’observant justement des coopératives de l’Union régionale des Scop Auvergne-Rhône-Alpes, et donc vers laquelle seront peut-être renvoyé·es des membres de Rézine.
Ainsi ai-je lu dans un article dont le titre « Transformation coopérative, travail de négociation et communs : les interactions du matériel et de l’idéel » annonce pourtant une problématique très similaire à celle que je développe dans le présent document :73
la négociation qui accompagne le processus de [transformation coopérative] ne peut se réduire à la recherche d’un compromis équilibré entre acteurs aux intérêts et logiques d’actions distinctes. Elle nécessite la construction d’un collectif d’acteurs renouvelé structuré autour d’un projet partagé. Le processus de co-activité à l’œuvre interpelle donc la notion de négociation habituelle et invite à dépasser les apories de l’analyse de la négociation traditionnelle (Mermet, 200974 ; Lichtenberger, 201375)
En dépit de ce déconseil, Laurent Mermet reste de loin l’auteur dont les mots et concepts m’aident le plus à penser le présent document, et en particulier cet article déconseillé de 2009 sur la négociation, présenté plus haut.
Il est probable que chaque membre de la boussole de Régulation ait des affinités ou « roule » carrément pour telle ou telle boussole, et donc se retrouve en même temps arbitre et partie prenante, notamment dans le modèle de décision DAD.
Or, la séparation dans les faits entre la boussole de Régulation et la ou les boussoles « portant un projet » est le point crucial de la sortie du modèle de décision DAD. Mais le ou les opérateurs de cette séparation ne sont nullement la boussole de Régulation elle-même, et encore moins, la ou les boussoles « portant un projet » : ce sont les boussoles « objectant au projet », agissant sous les yeux de l’« opinion publique », et notamment la boussole du Public.
Il est possible que la mise en lisibilité — voire même la mise en écoutabilité — de la préoccupation de référence de chaque boussole contribue à susciter de l’engagement et du réengagement des membres les plus éloigné·es de la vie quotidienne de Rézine, à investir le rôle d’une boussole du Public consistant principalement à pondérer les autres boussoles. Selon qu’il ou elle est aligné·e ou pas avec telle ou telle préoccupation de référence qui leur tient à cœur pour Rézine.
Cependant plusieurs phénomènes continueront probablement de contribuer à l’indifférence du public :
TODO
v1
Merci aux membres qui nous ont invité à participer au « petit
questionnaire (environ 5 min) »76 qui m’a motivé à
« rendre ma copie », même si je n’avais pas prévu que cela allait me
prendre presque deux mois de « entre 20h et minuit » juste pour arrêter
une v1
🤕.
J’aurais probablement dû me décider plus tôt à appliquer mon principe habituel de publier précocément, mais souvent, pour écouter mes critiques et dialoguer. Mais je changeais tellement trop le centrage du problème à chaque nouvelle lecture, que j’ai préféré épuiser au moins exhaustivement la lecture des textes de Laurent Mermet, avant de soumettre ce problème à vos critiques, de sorte qu’il soit davantage probable que vous m’en apportiez que je ne sois pas capable de trouver moi-même.
Merci énormément également, et pour une raison évidente, aux personnes portant des causes que je groupe ici sous la bannière de l’« écologie » et du « genre », envers ou dans Rézine. Dont je ne plaide au fond ici qu’à pousser leur logique d’action jusqu’au bout au lieu que seule la préoccupation de référence d’un possible « Conseil de surveillance » ne soit portée par un groupe « verrouillé » et doté de pouvoirs différenciés. C’est tout particulièrement en apprenant que la « proto-boussole » MINT existait déjà dans Rézine — qu’une telle différenciation relativement éloignée de l’objet social de Rézine était déjà entendable dans Rézine — que j’ai pensé que sa généralisation radicale dans un pluralisme des boussoles le serait probablement aussi.
Enfin, avant même que d’avoir reçu une première critique (et donc écoute), je ne regrette pas d’y avoir consacré du temps, car cela m’a incité à chercher et comprendre des concepts qui m’aideront très probablement pour d’autres actions (et pas que cognitives). Un dernier merci donc aux personnes portant le « commoning » pratiqué dans Rézine qui, 10 après, continue — comme annoncé dans les livres — d’instruire mon apprentissage (sur et par le) collectif.
v2
Merci aux membres de Rézine qui ont initié et m’ont invité à m’exprimer
dans le cadre de prefiguration-boussole@
: 77
un groupe de travail qui aura pour objet de produire dans des textes mais aussi dans la pratique, la future structuration de Rézine.
Cela m’a motivé à retravailler la forme et développer davantage cette demande de critiques.
Compte-tenu de mon éloignement physique du territoire de Rézine, j’apprécie particulièrement de pouvoir contribuer à distance. Cette position d’« outsider » géographique et social de Rézine, couplée à mon expérience de la première visioconférence du groupe de travail, m’a fait réaliser que la structuration de Rézine pour laquelle je plaide m’amène à privilégier tellement l’écriture et les moments de réflexions solitaires, que cela m’a fait heurter une limite que je n’avais pas anticipée — alors que pourtant l’existence même d’une captation des cours de Laurent Mermet aurait dû m’aviser du problème : pour mieux communiquer des idées il est important de les incarner, non seulement en parlant depuis un référentiel de valeurs clair et à la première personne, mais avant tout en parlant tout court — au sens propre d’« à voix haute ».
Parler à voix haute — parler pour quelqu’ume — rend certes le texte plus long et plus répétitif mais certainement plus facile à suivre, plus facile à comprendre. Cela rend également possible de l’enregistrer, pour permettre à autrui de l’appréhender avec moins d’efforts cognitifs et de temps à ne faire que cela (par ex. en faisant des tâches ménagères en même temps). Ainsi mettre en lisibilité une plaidoirie ne suffit pas, il faut aussi la mettre en écoutabilité.
C’est là j’imagine une raison fondamentale pour laquelle des journaux qui publient de longues dissertations comme Le Monde diplomatique lesquelles ont la réputation d’être intéressantes mais pénibles à lire, proposent également désormais des lectures audios de certains articles, qu’il est possible de (ré)écouter tout en faisant autre chose, mais également de retrouver grâce au texte lors de recherches ultérieures.
v1
Je me suis fixé la date butoire du weekend de la mi-janvier pour rendre
une révision v1
de la présente
plaidoirie à l’« équipage » de Rézine, et nous y sommes. Je n’ai pas
eu le temps ni de me relire autant que je l’aurais voulu, ni de trouver
des primo-relecteur·rices.
Néanmoins j’en suis déjà satisfait dans l’ensemble, donc même si il est probable que j’apporte encore des clarifications ou modifie quelques uns de mes jugements, il est improbable que je modifie la susbtance de cette plaidoirie, Dans tous les cas j’accompagnerai les révisions suivantes d’un diff des changements à partir du dépôt Git que j’utilise, voire possiblement d’un commentaire synthétique.
Enfin, je m’en voudrais de monopoliser outre mesure l’« équipage » avec ce « gros pâté », sachant qu’il s’est uniquement donné pour mission à ce jour de collecter et synthétiser un questionnaire aux membres, et certainement pas de se retrouver « dans le pâté » de l’édition d’une RFC. Simplement, j’apprécierais qu’au moins ume membre de l’« équipage » — plutôt en accord avec la motivation qui va suivre — prenne au moins du temps pour me faire des retours afin de m’aider à converger vers une révision qui soit digeste et claire pour l’ensemble des membres de Rézine.
v2
Le 17 novembre 2024 est achevé, date butoire que je me suis fixé pour
arrêter une v2
de cette plaidoirie comme contribution à la
seconde réunion de prefiguration-boussole@
.
J’ai consacré le mois écoulé depuis la première réunion à deux points de l’ordre du jour à venir :
Sur le point « raison d’être et des valeurs de Rézine » — que je
rattache depuis la plaidoirie v1
à une
phase
d’intense négociation d’initiation — j’ai cherché à
différencier et clarifier davantage la préoccupation de référence que
j’essaye pour ma part de porter dans Rézine.
Car me revendiquer vaguement de l’« informatique » comme je le faisais
dans la plaidoirie v1
, m’est apparu recouvrir encore trop
de préoccupation beaucoup mieux portées par d’autres dans Rézine que je
ne pourrais jamais le faire. Au bout de deux semaines de lectures
diverses et de tentatives infructueuses, je ne suis arrivé qu’à donner
un titre au brouillon de RFC définissant ma préoccupation de référence :
(Re)Programmer de l’Internet pour le comprendre. Une boussole de Littératie-Informatique dans Rézine
Ce qui décrit très bien mon souci du savoir des informaticien·nes qui m’anime dans la présente demande de critiques, ainsi que mon action personnelle de ces 10 dernières années principalement motivée et limitée par la compréhension de l’informatique, au moyen de la reprogrammation de logiciels existants.
En particulier de logiciels à l’interface entre Internet et Logiciel libérateur, allant d’un logiciel de comptabilité utilisé par Rézine[https://github.com/simonmichael/hledger], à un logiciel de rédaction de RFC de l’IETF78, en passant par un logiciel de vote79 ou de tirage au sort publiquement vérifiable80.
Un parcours personnel de plus qui illustre comment mise en réseau sur Internet et développement de Logiciel libérateur, s’auto-engendrent mutuellement, non seulement au niveau technique, mais également au niveau organisationnel.
Cependant, j’ai remis à plus tard la rédaction d’une RFC quand à la lecture du compte-rendu de la précédente réunion j’ai percuté qu’il y avait un deuxième point à l’ordre du jour.
Sur le point « décider comment décider », c’est effectivement un problème crucial dont se préoccuper, susceptible cependant de faire centrer sur des enjeux davantages procéduraux que substanciels dans le cas de Rézine, avec les risques que cela comporte.
La plaidoirie v1
élucidait quatres modèles de décision
effective possibles au niveau de Rézine, et s’appuyait sur une
différentiation par boussole et une échelle de mentions commune aux
boussoles pour mettre en lisibilité les critiques de leurs membres.
Le « consensus apparent » actuel de prefiguration-boussole@
semble reconnaître le statut de « littérature » notable à la plaidoirie
v1
. Un statut correspondant bien à la phase de
« relecture » à laquelle j’aspire moi-même depuis janvier dernier,
puisque je m’applique à suivre le modèle de décision
Proposer,
Écouter, Requalifier (PÉR) en proposant une convention, en essayant
de me mettre à l’écoute des critiques tant pragmatiques que spontanées
faites à cette convention, et en prenant à nouveau du temps pour
requalifier mes attentes trop floues ou irréalistes.
Ainsi la plaidoirie v1
n’élucidait aucun cadre conceptuel
pour synthétiser une décision intentionnelle pour une même boussole, et
encore moins pour synthétiser une décision intentionnelle pour
l’ensemble des boussoles.
Après une tentative désespérée d’inclure toutes les boussoles possibles
en faisant que la boussole du Public les classe par niveaux de
pondérations suivant un rapport de forces de Fibonacci (10%, 17.5%,
27.5%, et 45%), cette plaidoirie v2
applique désormais à
Rézine dans la société les principes que la v1
n’appliquait
qu’aux personnes dans les boussoles de Rézine :
Un renoncement radical de Rézine à gérer toutes les préoccupations de la société, de même que les membres des boussoles doivent renoncer à gérer elleux-mêmes toutes les préoccupations de Rézine.
Cela en attribuant à la boussole de Régulation la prérogative de (re)fonder d’une interface à la croisée des chemins de certaines boussoles et pas d’autres.
Une boussole du Public, orientant la navigation en pondérant les boussoles, puisque c’est une responsabilité à tenir pour éviter de graves dysfonctionnements, puisque dans Rézine chaque préoccupation de référence doit faire l’objet d’une boussole.
Cela en utilisant d’une manière expérimentale le Jugement Majoritaire comme mode de scrutin pour mettre en tension entre une boussole de Régulation filtrant les boussoles ayant droit de cité dans Rézine, et boussole du Public pondérant chaque boussole. En 2018, j’avais déjà élucidé qu’il était possible d’utiliser ainsi le Jugement Majoritaire pour répartir un pot d’argent mis en commun, mais je n’ai réalisé qu’il ya une semaine que le même calcul pouvait être appliqué récursivement pour répartir en totalité des droits de vote.
Avec tout ça, je n’ai encore pas eu le temps ni de me relire autant que
je l’aurais voulu, ni de trouver des primo-relecteur·rices, donc la
forme est encore moins soignée que la v1
, mais à ce stade
je suis satisfait de l’évolution du fond, ce qui est le plus important.
En écrivant en solo (jusque là) la partie « plaidoirie » de cette demande, et en assumant moi-même (jusque là également) l’incorporation des critiques en réponse à ma demande, à ce stade d’indifférenciation prononcée, où il n’y a pas de « boussole » constituée au sens donnée ici ni de liste de méls dédiée (publique) ni donc « boussole de Régulation » chargée d’un rôle de « coordination éditoriale », à ce stade donc, j’ai bien conscience de ne pas m’aligner avec la vénérable culture de Rézine consistant à travailler sur des pads en ligne ouverts à l’édition de toute partie prenante.
Mais participer ainsi ne serait pas cohérent avec l’organisation par
préoccupations que je plaide ici, puisque
prefiguration-boussole@
n’est pas une « boussole » au sens
de la présente demande de critiques, laquelle suggère plutôt de
s’engager
dans une phase de négociation d’initiation entre des
fondateur·rices de boussoles., ce qui reviendrait en somme à jouer
le jeu du pluralisme des préoccupations dès sa « préfiguration ».
Dans le but de défendre leur droit à recevoir des critiques —
qu’elles soient bonnes ou mauvaises — et que vous puissiez
facilement leur dire ce que vous pensez sans nécessairement vous lancer
dans une dissertation, vous pouvez envoyer un mél aux auteur·rice(s) de
la présente demande de critiques à une des adresses81
du tableau suivant (chaque adresse étant dédiée à la présente révision
« v1
» de la plaidoirie et à une mention pour leur
faciliter la tâche) :
Mention | Signification |
---|---|
À combattre | « Je pense que c’est un problème qui ne doit pas être résolu dans Rézine. » |
À rejeter | « Je pense que c’est un problème qui ne devrait pas être résolu dans Rézine. » |
À lire | « Je n’ai pas encore pris le temps de comprendre ce problème. » |
À clarifier | « Je ne comprends pas bien ce problème. » |
À approfondir | « Je pense que c’est un problème qui ne peut pas être résolu dans Rézine. » |
À considérer | « Je pense que c’est un problème qui devrait être résolu dans Rézine. » |
À affronter | « Je pense que c’est un problème qui doit être résolu dans Rézine. » |
Vous pouvez préciser votre numéro d’adhérent·te à Rézine (au
format adh<numéro>
) si et seulement si vous souhaitez
que votre évaluation et éventuelle critique soient incorporées sous
license CC-BY-4.0
(associée à ce numéro d’adhérent·te) dans une révision ultérieure de la
présente section.
Auquel cas, vous pouvez également :
Vous pouvez modifier toute contribution de votre part de la même manière, y compris la supprimer en écrivant un mél à l’adresse de suppression, cette suppression ne concernerait toutefois pas les révisions précédentes signées cryptographiquement et archivées publiquement.
Ci-dessous la révision « c1
» des
évaluations critiques reçues à ce jour (2024-11-18) sur chacune des
révisions de la présente plaidoirie.
v1
Mention | Nom | Membre | Critique |
---|---|---|---|
À affronter | Julien Moutinho | adh14 | Cette RFC a pour but de motiver le besoin d’avoir plusieurs boussoles dans Rézine, et commence à en élucider les conditions nécessaires et limites conceptuelles. Mais il faudra d’autres RFC pour remplir ces canevas conceptuels, notamment par une analyse stratégique et gestionnaire des propositions d’institutions de « la Boussole », à la fois par une boussole informatique, et possiblement par d’autres, j’espère. Toutefois, passer du temps à penser ou demander des critiques autour d’un projet d’informatique, au lieu de me concentrer sur l’informatique en tant que telle — qui est ce qui motive dans la vie en premier lieu — ne m’enthousiasme pas : cela m’expose à des confrontations, et me cause un manque de sommeil et surtout un manque d’amour à donner aux codes sources que j’aime, ce que je n’assume que par vagues très temporaires. D’ailleurs les curieux·ses pourront constater que je n’ai pas pu me retenir de jouer avec pandoc sur le bord du chemin. Dans le but d’explorer une des solutions que l’ingénierie informatique peut apporter pour faire fonctionner plus efficacement les discussions dans Rézine. |
Mention | Nom | Membre | Critique |
---|---|---|---|
Mention | Nom | Membre | Critique |
---|---|---|---|
v2
Mention | Nom | Membre | Critique |
---|---|---|---|
À affronter | Julien Moutinho | adh14 | Je continue de vouloir affronter ce
problème, mais il m’éprouve physiquement car je suis en manque de
sommeil à force de (re)lire et de (ré)écrire, et psychiquement car j’ai
laissé temporairement de côté des travaux de programmation importants
pour moi. Mais le momentum impulsé par les personnes portant
prefiguration-boussole@ est inespéré, et m’aide déjà à
mettre le doigt sur de nouveaux problèmes et nouvelles solutions, de
part les interrogations et propositions qu’il occasionne auprès de
personnes de Rézine ou de mon entourage. Sur la forme, je dois
encore relire cette version à voix haute pour corriger les nombreux
problèmes de lisibilité qu’elle a accumulés. La principale critique que
j’ai perçue et relevée de la première réunion de
prefiguration-boussole@ , est que — m’étant focalisé sur mon
souci de contribuer à quelque chose de pertinent pour équiper l’équipage
de Rézine — je n’ai rien eu à répondre de constructif à la question qui
m’a été posée de clarifier quel est le statut auquel j’aspire pour la
présente demande de critiques. Certes en la rédigeant j’ai été amené à
anticiper des questions comme celle-ci, mais je les ai seulement
effleurées car mon focus est ici sur ce premier problème de stratégiser,
qui doit selon moi
venir
avant celui de négocier. Ainsi, j’ai remis à plus tard voire à
d’autres — en fonction de l’intérêt rencontré dans Rézine —
l’élucidation des problèmes importants suivants : 1.
Que devraient être les conseils et les accompagnements à
l’édition une demande de critiques ? Notamment pour les
boussoles n’étant pas (encore) tenues par des personnes à l’aise avec
l’écriture et/ou l’informatique. 2. Que
devraient être les conseils et les canevas pour écrire
une demande de critiques ? Notamment pour aider à construire
une stratégie. 3. Que devraient être les
conseils et les phases formelles pour négocier une demande de
critiques ? Notamment pour qui voudrait ne pas en rester à
stratégiser, mais également s’assurer du support d’autres boussoles.
4. Que devraient être les conseils et le
code de conduite pour demander ou formuler des
critiques ? Notamment pour garantir un
espace de
dissensus durable et structurel, en particulier une culture de la
critique des idées et non de la critique des personnes.
5. Que devraient être la taxonomie
d’enregistrements puis les analyses comptables de chaque
boussole ? Que ce soit pour qu’une boussole rende des comptes à
d’autres autres, ou bien pour qu’elle améliore sa position dans un
rapport de justifications. . Au-delà de ces questions dont il
faudrait qu’elles soient chacune élucidée par une ou plusieurs
demande(s) de critiques, portée chacune par une ou plusieurs personnes
se revendiquant chacune d’une boussole, je suis certain qu’il
reste encore beaucoup de problèmes à surmonter et solutions à imaginer
concernant le présent cahier des charges, mais je suis bien incapable de
les anticiper — et encore moins de les élucider — sans recevoir de
précieuses critiques argumentées — voire désaccords cordiaux — seules à
même de me faire percevoir des failles que je suis encore dans
l’impossibilité de voir sans qu’elles ne me soient pointées du
doigt par des personnes meilleures critiques des idées que je porte que
moi-même — car porteuses de perspectives, de sensibilités et de
capacités suffisamment différentes de celles des groupes de pensées dans
lesquels j’évolue. D’autant plus que même dans les cas où je me trompe
selon des critères que j’accepte, je suis généralement incapable de le
voir et de savoir pourquoi sans aide extérieure. |
Mention | Nom | Membre | Critique |
---|---|---|---|
Mention | Nom | Membre | Critique |
---|---|---|---|
Quelques applications de l’Analyse stratégique de la gestion environnementale (ASGE) : https://laurentmermet.fr/strategic-analysis-applications/strategic-diagnostic-of-conservation-issues/↩︎
La philosophie Unix résumée en trois lignes directrices : http://www.catb.org/~esr/writings/taoup/html/ch01s06.html↩︎
Présentation de SCANI : https://www.pontsuryonne.fr/static/2ff17202077cff5e81833a9d718cf235/pv163-22218219-2-331133906.pdf↩︎
En 2016 :
Divers votes ont été lancé sur la fin de l’année 2016 et début 2017 pour l’adhésion de plusieurs membres au CA ou CS, ces derniers n’ont pas rencontré une participation au vote très importante. L’ensemble des actifs et personnes impliqués de près ou de loin dans le réseau ont du jouer de mails, de SMS ou autres canaux pour mobiliser un maximum de personnes pour répondre aux votes.
La question se pose alors, le choix du mode démocratique est-il le bon ? Comment intéresser plus de coopérateurs à la vie démocratique de la coopérative ? En effet dans les statuts, lors d’un vote, lorsque l’abstention est majoritaire, le vote doit être réitéré. Lors de ce second vote l’abstention n’est pas prise en compte. Le quorum est, si nécessaire, calculé selon le nombre de coopérateurs associés présents et représentés sans prise en compte des pondérations par collège (voir statuts paragraphe 9).
(SCANI (éd.) — 28 septembre 2017 — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2016 » — « 4.3–Défaut de participation général, y compris démocratique » — <https://static.scani.fr/2017/20170928-Bilan-Moral-2016-v2.0.pdf> (consulté le 17 novembre 2024))↩︎
En 2017 :
Il semble que le fait de voter pour ou contre une personne inconnue ne motive pas plus que ça les membres. Les prochaines candidatures devront donc être motivées, à l’image des programmes électoraux.
Deux « administrateurs stagiaires » ont étés proposés lors du précédent vote. Nous constatons qu’ils n’ont que très peu pris part à la vie de la coopérative, probablement en partie à cause d’un défaut d’accompagnement de la part des actifs plus anciens. Les actifs souhaitent proposer à l’assemblée générale de prolonger d’un an leur statut actuel afin de permettre une réelle mise en route du travail.
De manière plus générale, il est difficile de réunir les 50 % de participants lors des votes de l’assemblée générale. […]
Il était pensé, à l’origine, qu’un défaut de participation aurait pour principale origine une question mal posée. On se rend compte en réalité que la raison principale d’abstention sur les votes est plus probablement le désintérêt pour la chose démocratique dans SCANI ou l’absence de sentiment de légitimité à prendre une décision de la part des membres
(SCANI (éd.) — 2 juillet 2018 — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2017 » — « 4.2–Défaut général de participation, y compris démocratique » — <https://static.scani.fr/2018/20180702-Bilan-Moral-2017-v2.1.pdf> (consulté le 17 novembre 2024))↩︎
En 2018 :
L’année passée, nous avons décidé de mettre en place un système de procurations qui devrait être effectif pour le présent vote.
Pour mémoire, les prises de décisions de l’assemblée générale doivent réunir au moins 50 % de votants pour être validées. Ce choix a été fait à la création de SCANI, considérant qu’il était parfois nécessaire de forcer un peu le destin pour intéresser le plus de monde possible aux enjeux communs.
Par ailleurs, la coopérative fonctionne pour une très large part sur les bonnes volontés de quelques membres actifs. S’il est parfois commode de considérer que c’est le lot commun de toute initiative de ce type de ne compter que 5 à 10 % d’actifs, il semble également que l’opacité globale du fonctionnement n’est pas de nature à encourager l’implication, spécialement lorsqu’une personne ne dispose pas d’énormément de temps libre à consacrer.
(SCANI (éd.) — 18 septembre 2019 — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2018 » — « 4.1–Manque d’implication » — <https://static.scani.fr/2019/20190918-Bilan-Moral-2018-v2.0.pdf> (consulté le 17 novembre 2024))↩︎
En 2022 :
Pour résumer rapidement les principes décisionnels de SCANI, la base de notre fonctionnement repose sur les principes de la « doocratie » : c’est celui qui fait qui sait probablement comment faire au mieux. Chaque membre actif de SCANI est donc libre d’agir.
(SCANI (éd.) — 2022 — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2022 » — « 4.2–Concernant la prise de décision dans SCANI » — <https://static.scani.fr/2023/2022-Bilan-moral-v2.pdf> (consulté le 17 novembre 2024))↩︎
En 2021 :
↩︎Bien évidemment, la coopérative ne fonctionne pas en silos et il est donc tout à fait possible (voir même souhaitable) d’intervenir sur l’ensemble de ces domaines.
En 2023 :
↩︎la dynamique des newsletter mensuelle avait bien fonctionné jusqu’à la rentrée 2023 mais s’est essoufflée, essentiellement faute de retour de la part des nombreuses personnes qui la reçoivent. En gros on avait l’impression de parler dans le vide.
En 2020 :
S’il ne fallait retenir qu’un point, le fonctionnement coopérative est l’Arlésienne par excellence chez SCANI. Nous avons actuellement une permanence hebdomadaire le mardi à Joigny, et il est question d’en créer une seconde, plus adaptée aux disponibilités des membres et futurs membres, le samedi.
Pour autant, il faut bien reconnaître que « ça ne se bouscule pas au portillon ». Nous ne pouvons nous résoudre à considérer cette situation comme inévitable et cherchons donc encore et toujours des moyens de faire œuvrer plus de membres autour des activités de la coopérative.
[…] Force est de constater que chaque vote a systématiquement lieu deux fois, puisque malgré de nombreuses relances qui consomment un temps bénévole incroyable, nous ne parvenons quasiment jamais à dépasser les 50 % de votants. En 2019, un système de procuration a été mis en place mais n’a pas changé la donne : une personne qui ne se donne pas la peine de prendre 30 minutes pour aller étudier une question puis cliquer sur un vote ne prendra pas non plus 10 minutes pour aller donner une procuration à quelqu’un d’autre.
Les personnes ne prenant pas la peine de participer à la vie démocratique de la coopérative peuvent en principe être exclus (et donc ne plus bénéficier de l’accès internet). Les actifs de SCANI ont toujours jugé que ce type d’exclusion n’était pas pertinente, à la fois humainement, politiquement et économiquement.
La question se pose donc de renoncer à ce quorum de 50 % sur les votes. Il convient toutefois de veiller à ce que ce changement ne permette pas une prise de contrôle unilatérale de la coopérative. Il est probablement nécessaire, en contrepartie, d’instaurer des périodes de vote plus longues que la semaine statutaire actuellement existante.
(SCANI (éd.) — 2021 — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2020 » — « Participation au fonctionnement coopératif » — <https://static.scani.fr/2021/2020-Bilan-moral-v2.pdf> (consulté le 17 novembre 2024))↩︎
En 2022 :
Pour résumer rapidement les principes décisionnels de SCANI, la base de notre fonctionnement repose sur les principes de la « doocratie » : c’est celui qui fait qui sait probablement comment faire au mieux. Chaque membre actif de SCANI est donc libre d’agir.
(SCANI (éd.) — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2022 » — op. cit. — « 4.2–Concernant la prise de décision dans SCANI »)↩︎
SCANI (éd.) — 4 octobre 2020 — « Bilan financier, moral et de gestion Exercice 2019 » — « 3.1–A propos du Conseil de Surveillance » — <https://static.scani.fr/2020/20201004-Bilan-Moral-2019-v2.0.pdf> (consulté le 17 novembre 2024).↩︎
RFC Editor (éd.) — <https://www.rfc-editor.org> (consulté le 5 novembre 2024).↩︎
Rézine mail (éd.) — 25 janvier 2023 — « [membres] Évolutions à venir de Rézine ».↩︎
Rézine mail (éd.) — 22 novembre 2023 — « [membres] Rézine a besoin de ses membres pour les évolutions à venir ».↩︎
Les Scops (éd.) — 23 février 2023 — « Chiffres clés 2022 » — <https://www.youtube.com/watch?v=DW9fFcgxR7w>.↩︎
SCANI (éd.) — 2024 — « Bilan financier, moral et de gestion — Exercice 2023 » — <https://static.scani.fr/2024/2023-Bilan-moral-v2.pdf> (consulté le 28 octobre 2024).↩︎
SCANI (éd.) — 30 septembre 2016 — « Rapport moral et financier de SCANI sous sa forme associative » — <https://static.scani.fr/2016/20160930-Rapport-moral-et-financier.pdf> (consulté le 17 novembre 2024).↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Fournier — 2013 — « Commoning: on the social organisation of the commons », M@n@gement, vol. 16, n° 4 — <https://www.cairn.info/revue-management-2013-4-page-433.htm>.↩︎
Rijpens et al. — 2016 — « Gouvernance et coopératives : l’idéal coopératif à l’épreuve de la pratique » — p. 6 — <https://smartbe.be/media/uploads/2016/03/03-2016-Gouvernance-et-coop--ratives-l---id--al-coop--ratif----l-----preuve-de-la-pratique..pdf>.↩︎
Rumelt — 2011 — « Good Strategy/Bad Strategy: The difference and why it matters » — chap. 14, Inertia and Entropy.↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Rézine site web (éd.) — « Internet, c’est politique > Internet, un commun ? » — <https://rezine.org> (consulté le 30 décembre 2023).↩︎
Rézine mail (éd.) — 9 novembre 2023 — « [membres] Rézine - mail trimestriel ».↩︎
Fournier — « Commoning: on the social organisation of the commons » — art. cit. — #pa20.↩︎
Ostrom et al. — 1994 — « Rules, Games, and Common-Pool Resources ».↩︎
Mermet et al. — 2014 — « Tools for what trade? Analysing the Utilisation of Economic Instruments and Valuations in Biodiversity Management » — « 7.3.3. Limits stemming from the underlying coordination paradigm of collective action » — <https://www.afd.fr/sites/afd/files/imported-files/25-VA-A-Savoir.pdf>.↩︎
Ostrom — 1990 — « Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action ».↩︎
Ostrom et al. — « Rules, Games, and Common-Pool Resources » — op. cit. — Chapter II.↩︎
[EnvironnementSciencePolitiqueProspective2015] > Le paradoxe du compteur d’eau > > […] la valeur additionnelle de l’information apportée par l’individualisation du comptage > est inférieure au coût supplémentaire de celui-ci. > Il est donc logique, du moins lorsque les habitants d’un immeuble > sont capables de vivre ensemble en bonne entente, > de regrouper plusieurs ménages derrière un compteur, > surtout si ce dernier est à télérelève, car dans ce cas la connaissance des problèmes > comme des fuites peut être connue en temps réel.↩︎
Mintzberg et al. — 1998, rééd. 2020 — « Strategy Safari: The Complete Guide Through the Wilds of Strategic Management ».↩︎
Dupont — 2006 — « Coopérer pour s’entendre ou s’affronter pour vaincre ? », Négociations, vol. 5, n° 1 — #pa14 — <https://www.cairn.info/revue-negociations-2006-1-page-93.htm>.↩︎
Harai et al. — 2008 — « La justification. Approches et enjeux historiographiques », Hypothèses, vol. 11, n° 1 — #pa13 — <https://www.cairn.info/revue-hypotheses-2008-1-page-75.htm>.↩︎
Checkland — 1981 — « Systems Thinking, Systems Practice » — <http://www.archive.org/details/systemsthinkings00chec>.↩︎
Ibid.↩︎
Crozier et al. — 1977, rééd. 2014 — « L’acteur et le système : Les contraintes de l’action collective ».↩︎
Mintzberg — 1982, rééd. 13 juillet 1998 — « Structure et dynamique des organisations » ; Hatch et al. — 1997, rééd. 2013 — « Organization Theory: Modern, Symbolic and Postmodern Perspectives » — Part II: Core Concepts and Theories ; Crozier et al. — « L’acteur et le système : Les contraintes de l’action collective » — op. cit.↩︎
Zopounidis et al. — 2010 — « Handbook of Multicriteria Analysis ».↩︎
Balinski et al. — 2011 — « Majority Judgment: Measuring, Ranking, and Electing » — <https://doi.org/10.7551/mitpress/9780262015134.001.0001>.↩︎
Pukelsheim — 2017 — « Proportional Representation: Apportionment Methods and Their Applications ».↩︎
Buchs et al. — 2019 — « Communs (im)matériels : enjeux épistémologiques, institutionnels et politiques », Développement durable et territoires, vol. 10, n° 1 — « Figure 1. Les communs : un nombre croissant de publications » — <http://journals.openedition.org/developpementdurable/13701> (consulté le 30 décembre 2023).↩︎
Rumelt — « Good Strategy/Bad Strategy » — op. cit. — chap. 14, Inertia and Entropy ; Rijpens et al. — « Gouvernance et coopératives : l’idéal coopératif à l’épreuve de la pratique » — art. cit. — p. 5.↩︎
Callon et al. — 2001 — « Agir dans un monde incertain » — pp. 161, chap. 4. À la recherche d’un monde commun — <https://books.google.fr/books?id=GWn4AgAAQBAJ&ots=uZLx57DEmj&pg=PT151>.↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Crozier et al. — « L’acteur et le système : Les contraintes de l’action collective » — op. cit.↩︎
Dispaux — 1984 — « La logique et le quotidien: une analyse dialogique des mécanismes de l’argumentation ».↩︎
Bradner — 1997 — « Key words for use in RFCs to Indicate Requirement Levels » — <https://www.rfc-editor.org/info/rfc2119>.↩︎
Volon — 2019 — « Comment les coopératives recherchent-elles à satisfaire les besoins et les attentes des parties prenantes qui les composent ? » — p. 68 — <http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:20685>.↩︎
Rumelt — « Good Strategy/Bad Strategy » — op. cit. ; Rumelt — 2022 — « The Crux: How Leaders Become Strategists ».↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Crozier et al. — « L’acteur et le système : Les contraintes de l’action collective » — op. cit.↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Mermet et al. — 2005 — « Concertations orchestrées ou négociations décisives ? » — « I.3.d La négociation, mode de composition par (ou dans) l’indifférenciation » — <https://laurentmermet.fr/wp-content/uploads/2020/10/MermetBarragesFinalTomeI-1.pdf>.↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Mermet et al. — « Concertations orchestrées ou négociations décisives ? » — op. cit. — « Tableau 4 : Six critères pour apprécier le « forçage » ».↩︎
Rijpens et al. — « Gouvernance et coopératives : l’idéal coopératif à l’épreuve de la pratique » — art. cit. — p. 5.↩︎
Rézine mail (éd.) — 5 octobre 2023 — « [membres] Mail trimestriel 2023 T1 ».↩︎
Mermet et al. — « Concertations orchestrées ou négociations décisives ? » — op. cit. — pp. 85, Objecteurs et opposants : ne peut‑on vraiment pas en faire l’économie ?↩︎
Zartman — 2012 — « La multilatéralité internationale. Essai de modélisation », Négociations, vol. 17, n° 1 — <https://www.cairn.info/revue-negociations-2012-1-page-37.htm>.↩︎
ISO/IEC JTC 1/SC 7 — 2023 — « ISO/IEC 25010:2023, Systems and software engineering — Systems and software Quality Requirements and Evaluation (SQuaRE) — Product quality model » — <https://www.evs.ee/en/search?query=25010%3A2023&Search=Search>.↩︎
Mermet — 2009 — « La négociation comme mode de composition dans les systèmes d’action complexes », Négociations, vol. 12, n° 2 — <https://www.cairn.info/revue-negociations-2009-2-page-119.htm>.↩︎
Dupont — 2004 — « Le « négociable » et le « non-négociable ». Différenciation et typologie », Revue française de gestion, vol. 153, n° 6 — <https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2004-6-page-29.htm>.↩︎
Volon — « Comment les coopératives recherchent-elles à satisfaire les besoins et les attentes des parties prenantes qui les composent ? » — op. cit. — p. 65.↩︎
Wilson et al. — 2013 — « Generalizing the core design principles for the efficacy of groups », Journal of Economic Behavior & Organization, vol. 90 — <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167268112002697> ; Ostrom — « Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action » — op. cit. — Table 3.1. Design principles illustrated by long–enduring CPR institutions.↩︎
Grésy et al. — 2017 — « Comment les négociateurs réussissent. Retrouvez les aptitudes de l’enfance ! » — <https://www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782807315921-comment-les-negociateurs-reussissent>.↩︎
Rumelt — « Good Strategy/Bad Strategy » — op. cit. ; Rumelt — « The Crux » — op. cit. ; Lafley et al. — 2013 — « Playing to Win: How Strategy Really Works » — <https://books.google.fr/books?id=a5Bcilcnjd0C>.↩︎
Balinski et al. — « Majority Judgment: Measuring, Ranking, and Electing » — op. cit.↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Évolutions à venir de Rézine » — op. cit.↩︎
Mermet et al. — « Concertations orchestrées ou négociations décisives ? » — op. cit. — « II.1.a Quel modèle de la décision pour guider la sortie du modèle classique d’aménagement ».↩︎
Renou et al. — 2019 — « Transformation coopérative, travail de négociation et communs : les interactions du matériel et de l’idéel », Développement durable et territoires, vol. 10, n° 1 — #tocto2n2 — <http://journals.openedition.org/developpementdurable/13299> (consulté le 30 décembre 2023).↩︎
Mermet — « La négociation comme mode de composition dans les systèmes d’action complexes » — art. cit.↩︎
Lichtenberger — 2013 — « Négociation sociale et construction d’acteurs complexes. Éloge du conflit et du compromis », Négociations, vol. 20, n° 2 — <https://www.cairn.info/revue-negociations-2013-2-page-5.htm>.↩︎
Rézine mail (éd.) — « [membres] Rézine a besoin de ses membres pour les évolutions à venir » — op. cit.↩︎
Rézine mail (éd.) — 7 juin 2024 — « [membres] Convocation à l’assemblée générale de Rézine du samedi 22 juin 2024 ».↩︎
Eastlake — juin 2004 — « Publicly Verifiable Nominations Committee (NomCom) Random Selection » — <https://www.rfc-editor.org/info/rfc3797>.↩︎
Glondu et al. — « Verifiable online voting system » — <https://www.belenios.org> (consulté le 16 novembre 2024).↩︎
Eastlake — « Publicly Verifiable Nominations Committee (NomCom) Random Selection » — art. cit.↩︎
Si conservée, cette évaluation approximative par méls
d’une RFC devra être hébergée sur une adresse
@rezine.org
(par exemple
<rfcs+p1+v1+@rezine.org>
) et devrait être
archivée sur un dépôt git par public-inbox, mais pour l’instant il
n’y a pas mieux.↩︎