Demande de Critiques : Demande4 Phase : Relecture De : Julien Moutinho (pour la Démocratie) Révision : Révision1 (7 mars 2020) À : Tout le monde Licence : Creative Commons BY-SA Préoccupations : Démocratie (n=1, À tester), Autres (n=0) Complémente : • Demande1 « Des Demandes de Critiques pour démocratiser nos communs » Un code de conduite pour critiquer une Demande de Critiques Bilan approximatif Parmi les destinataires de la présente Demande4, vous êtes d’avis — chacun·e au nom d’une des préoccupations ici reconnues — de la juger selon les profils de mérite suivants : À rejeter « j’ai bien compris et c’est une mauvaise idée en ce qui concerne ma préoccupation » À clarifier « je ne comprends pas bien l’idée en ce qui concerne ma préoccupation » À améliorer « ça pose des problèmes majeurs en ce qui concerne ma préoccupation » À tester « ça peut marcher en ce qui concerne ma préoccupation » À garder « c’est une bonne idée qui marche en ce qui concerne ma préoccupation » Conditions pour juger : Ouvert à tout le monde. Démarches pour juger : Contactez le Conseil Éditorial des Demandes de Critiques. Dernière consolidation des jugements : 7 mars 2020 Résumé Ce document … Table des matières 1. Explications 3 1.1 Introduction 3 1.2 Motivations 3 1.3 Objectif 3 1.4 Inspirations 3 1.5 Définitions 3 2. Actions 4 2.1 Les comportements recommandés 4 2.1.1 Critiquer la forme du message 4 2.1.2 Contredire sans argumenter 5 2.1.3 Contredire en argumentant 5 2.1.4 Réfuter un propos 5 2.1.5 Identifier et réfuter un point central 5 2.2 Les comportements inadmissibles 6 2.2.1 Nier l’humanité ou les attachements d’autrui 6 2.2.2 Insulter, moquer, diffamer, brimer, engueuler, ou harceler 6 2.2.3 Faire preuve d’élitisme ou d’arrogance 7 2.2.4 Critiquer le ou la messager·re pour ce qu’il ou elle est 7 2.3 Les sanctions 7 2.3.1 La sanction d’exclusion 8 2.3.2 La sanction juridique 8 2.4 Alliances 8 2.5 Travaux futurs 8 3. Critiques 9 3.1 Inconvénients 9 3.2 Résistances 9 3.3 Questions non-résolues 9 3.4 Alternatives 9 4. Références 10 5. Équipe 10 5.1 Remerciements 10 1. Explications 1.1 Introduction 1.2 Motivations Puisque le but des Demandes est de discuter davantage, il est probable que nous nous retrouvions davantage en désaccord, nous devons donc faire attention à le faire respectueusement, voire diplomatiquement, à la fois dans nos Demandes, mais également dans nos critiques. 1.3 Objectif Le présent code de conduite que nous nous donnons, vise à faire en sorte que la méthode des Demandes soit synonyme d’un environnement aussi conflictuel que respectueux, accueillant et sûr pour toutes les préoccupations qu’elles qu’elles soient, permettant à chacun·e de dire ce qu’il ou elle a à dire dans un climat de respect mutuel. Pour cela le présent code de conduite doit permettre à chacun·e de nous de reconnaître — de mettre des mots sur — les situations constructives ou destructives rencontrées lors de nos interactions, afin notamment d’appuyer nos capacités sociales à rappeler les règles de bienséances et de respect, et de guider le Conseil Éditorial dans son rôle de modération. 1.4 Inspirations Le présent code de conduite est inspiré par : • Le code de conduite du langage Rust [RustCoC]. • Les analyses de la Recherche Environnementale sur la Société [RES]. • Les 1.5 Définitions 2. Actions En particulier, sans discrimination liée à nos origines sociales ou nationales, nos caractères biologiques (couleur de peau, sexe, âge, …), nos origines ethniques ou racialisées, nos handicaps (dans les limites raisonnables d’aptitude à participer à notre fonctionnement collectif), nos croyances religieuses, nos régimes alimentaires, nos orientations sexuelles, nos identités ou expressions genrées, ou encore notre niveau d’expériences. 2.1 Les comportements recommandés Porter une Demande c’est faire sienne la geste scientifique, en se disant « ok, je n’aime pas être contredit·te ou corrigé·e, mais j’accepte honorablement d’être contredit·te ou corrigé·e », car cela mène généralement à de meilleures solutions techniques, des humain·es plus heureux·ses, et des actions plus saines. Nous devrions tous et toutes prendre quelques minutes pour gagner de l’empathie envers celles et ceux qui sont en désaccord avec nous, pour ensuite, utiliser cette compréhension pour les réassurer qu’il·les sont valeureux·ses et respecté·es et que leurs préoccupations sont considérées même si en fin de comptes nous sommes en profond désaccord ou accordons de la valeur à des choses différentes. Nous devrions chérir le fait que nous avons des divergences d'opinions et être poreux·se à l’altérité, car faire l’effort de se mettre à la place de l’autre c’est se faire un cadeau à soi-même : nous permettre de changer d’opinion. Nous devrions garder en tête que chaque choix de conception ou de mise en œuvre entraîne généralement des inconvénients et de nombreux coûts, de sorte qu’il y a rarement « une bonne réponse ». Le développement d’une compétence critique avancée permettant de repérer « qui essaye de nous convaincre de quoi ? et par quels procédés ? » en analysant les procédés rhétoriques qui sont mis en action dans un discours, dépasse le cadre de cette Demande (pour approfondir, se référer par exemple à [Cortecs25]). Néanmoins, afin d’aider chacun·e à qualifier un minimum les commentaires qu’il·le fait ou reçoit, nous distinguons et recommandons les manières élémentaires suivantes d’exprimer son désaccord, présentées de la moins constructive à la plus constructive : 2.1.1 Critiquer la forme du message Critiquer la forme du message est admissible, car sans la forme il est peu probable que le fond soit considéré. Il est parfaitement admissible de critiquer un ton désagréable ou une intervention cavalière. Il est également admissible de critiquer une grammaire incorrecte ou phaute d’orthographe, à condition de le faire sans condescendance, simplement pour améliorer la qualité du message. Il est reste toutefois bien plus important de déterminer si une personne est correcte ou non, que si son ton, son intervention, ou sa grammaire est approprié·e ou non. 2.1.2 Contredire sans argumenter Critiquer sans argumenter est admissible, car parfois voir simplement le cas opposé explicité est suffisant pour voir ce qui est correct ou bon. Mais il est généralement préférable d’apporter des arguments, surtout si l’on souhaite aider autrui à convaincre autrui. 2.1.3 Contredire en argumentant Critiquer en argumentant est admissible, d’ailleurs à partir de ce niveau il devient possible de prouver quelque chose sur le fond du message, cependant il est difficile de dire quoi exactement. Contre-argumenter consiste à contredire avec un raisonnement et/ou des preuves, et cela peut-être convainquant lorsque mis en face de l’argumentation originale. Cependant il est courant que les contre-arguments ne s’opposent pas frontalement, mais que deux personnes débattent passionnément d’une chose tout en argumentant à propos de deux choses différentes. Parfois elles peuvent même être d’accord, mais sont tellement prises dans leur émotions qu’elles ne le réalisent pas. Lorsqu’on sent qu’une personne rate le cœur du problème, il est admissible de la contredire en argumentant contre quelque chose légèrement différent de ce qu’elle a dit, mais lorsque dans ce cas nous devrions dire explicitement que c’est ce que nous faisons. 2.1.4 Réfuter un propos Critiquer en réfutant un propos est admissible, c’est même la forme la plus convaincante de désaccord. C’est aussi la plus rare et celle qui demande le plus de travail. Pour réfuter un propos il est généralement nécessaire de le citer, sans le déformer ni le sortir de son contexte. Ce passage doit former une preuve tangible et irréfutable d’un propos que vous considérer être une erreur, ce qu’il s’agit alors d’expliquer. Si il est impossible de trouver un propos à citer et auquel s’opposer, il est probable que la réfutation soit contre un « homme de paille », c’est-à-dire que vous représentiez mal le point de vue que vous critiquez. Notez que la réfutation nécessite la citation, mais la citation n’est pas un gage de réfutation. 2.1.5 Identifier et réfuter un point central Critiquer le point central d’un propos en le réfutant est admissible. L’intérêt de la réfutation dépend de ce qui est réfuté. Même sous la forme d’une réfutation il est d’ailleurs possible qu’une critique ne réfute que des points mineurs, et le fasse parfois dans un esprit qui relève plus d’une attaque personnelle sophistiquée qu’une réfutation constructive. Par exemple une correction d’orthographe, ou un pinaillage sur les chiffres ou les noms. À moins que l’argumentation ne repose effectivement sur de telles détails, le seul but de ces corrections est probablement de discréditer un·e adversaire. Réfuter le point central ou un des points centraux d’un propos nécessite premièrement de l’identifier explicitement. Ainsi une réfutation efficace ressemble à cela : « Le point principal de l’auteur·re semble être […]. Comme il ou elle l’exprime avec ses propres mots : “[citation]”. Mais cela ne va pas pour les raisons suivantes : […] ». Il est généralement suffisant de réfuter un des points dont dépend le propos. 2.2 Les comportements inadmissibles Nous vous sanctionnerons si vous vous comportez d’une des manières explictées ci-après, c’est-à-dire à peu de choses près si vous vous comportez d’une manière qui serait raisonnablement considérée comme inappropriée dans un contexte professionnel. 2.2.1 Nier l’humanité ou les attachements d’autrui Cette manière de désaccord est inadmissible, car le fait de reconnaître l’humanité de l’autre, est la condition fondatrice d’un débat qui essaye de régler les problèmes par la raison et sans violence. Dès lors que vous est nié le caractère humain — et autant humain que les autres — de vos propres attachements et de votre propre personne, ou que l’on vous demande un supplément de justification pour accepter ce qui est votre désir ou votre perception des choses, alors la parole de l’autre n’est plus une parole de discussion. Cette parole ne vise plus à construire une inter-compréhension, mais représente simplement un acte stratégique à votre encontre. Nous vous recommandons alors de tenir un refus de discuter, et de renvoyer l’autre à la responsabilité de ses propres attachements. Personne ne doit vous dire « je ne suis pas d’accord pour que tu aies tel désir », et en substance « moi par ailleurs je représente une raison sans avoir à m’expliquer sur mes attachements », ou « ma raison est une méta-préoccupation au-dessus des préoccupations d’autrui ». Chacun·e est fondé·e à avoir la préoccupation de choses dans la vie publique, mais doit assumer de n’être ni plus ni moins régi·e par des attachements que les autres. Et donc pour avoir le droit de parole, chacun·e doit dire d’où il ou elle parle en clarifiant quelle est sa préoccupation concrète, devrait soutenir la candidature de sa préoccupation à être décisive en dernière instance dans chaque situation où elle s’implique, mais ne doit pas prétendre pour autant que sa préoccupation est le centre de la société. 2.2.2 Insulter, moquer, diffamer, brimer, engueuler, ou harceler Que ce soit publiquement ou en privé, cette manière de désaccord est inadmissible. Sophistiquée ou vulgaire, aucune insulte, aucune menace précise ou abstraite ni aucun commentaire attisant la haine n’est toléré dans la méthode des Demandes de Critiques. Nous ne devons jamais nous abandonner à diaboliser nos opposant·tes ou à suggérer qu’ils ou elles sont de plus mauvaises personnes que nous, car cela nous diminue en tant qu’humain·es et appauvrit nos projets. Une mésentente ne justifie pas un comportement indélicat ou des attaques personnelles, car une communauté où les personnes se sentent maltraitées n’est pas une communauté bien portante. Nous ne devons également jamais publier des informations privées (comme une adresse physique ou électronique) sans permission explicite. 2.2.3 Faire preuve d’élitisme ou d’arrogance Personne ne doit craindre de proposer des idées quelles qu’elles soient, ou de poser des questions « stupides », même si nous invitons fortement tout le monde à le faire de manière intelligente pour avoir plus de chances d’obtenir une réponse. 2.2.4 Critiquer le ou la messager·re pour ce qu’il ou elle est Cette manière de désaccord (dite « attaque personnelle ») est inadmissible, même si contrairement à une simple insulte, elle peut effectivement porter un fond de vérité ; un siècle de sociologie nous démontrant que la façon dont les personnes développent des opinions n’est pas indifférente à la place qu’elles occupent dans la société. Par exemple, si un membre d’un conseil écrit qu’il faudrait augmenter les indemnités allouées aux membres de ce conseil, quelqu’un pourrait répondre : « bien sûr qu’il dit ça, il bénéficie de ces indemnités ». Ce commentaire ne réfuterait pas l’argument du membre, mais peut effectivement être une information à prendre en compte. Il est ainsi important d’indiquer qui parle, selon quelle qualité, avec quelles affiliations d’intérêts, voire au nom de qui. Mais cette seule information en soi n’est pas un argument admissible. Si il y a quelque chose de critiquable dans le propos de l’employé, cette critique doit se contenter de dire ce que c’est. Et s’il n’y a rien de critiquable, quelle différence cela fait-il ? De même, avancer qu’une personne manque d’autorité pour écrire sur un sujet est une variante de l’attaque personnelle. La question doit rester de savoir si ce que dit la personne est plutôt vrai ou plutôt faux dans un cadre commun de connaissances et d’interprétations, ou bien plutôt bien ou plutôt mal pour une préoccupation de référence. Si ce manque d’autorité a mené la personne à faire des erreurs, il devrait suffire de le signaler. Et s’il n’y a pas d’erreur, le manque d’autorité n’est pas un problème. 2.3 Les sanctions Conformément à la stratégie « donnant-donnant » de la théorie des jeux coopératifs, bienveillante sans être naïve pour autant, et à mémoire courte : le Conseil Éditorial doit sanctionner systématiquement les comportements que nous ne tolérons pas, mais doit pardonner sans rancune lorsque le respect et la coopération réapparaissent de manière sincère. Nul·le ne doit être sanctionné·e sans avoir pu se défendre en présentant ses observations au Conseil Éditorial. Les intéressé·es doivent être averti·es par écrit, préalablement à la sanction les concernant, des faits reprochés et des conséquences susceptibles d’en résulter. 2.3.1 La sanction d’exclusion La sanction d’exclusion de la participation aux Demandes est le principal recours à la disposition du Conseil Éditorial à ce jour. 2.3.2 La sanction juridique Le Conseil Éditorial n’étant pas une personnalité juridique à ce jour, il n’a pas la capacité d’ester en justice. Mais nous pouvons le faire à titre personnel. 2.4 Alliances 2.5 Travaux futurs 3. Critiques 3.1 Inconvénients 3.2 Résistances 3.3 Questions non-résolues 3.4 Alternatives 4. Références [RustCoC] Communauté du langage de programmation Rust. Code of conduct. https://www.rust-lang.org/policies/code-of-conduct [Cortecs25] CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences). 2018. Petit recueil de 25 moisissures argumentatives pour concours de mauvaise foi. https://cortecs.org/materiel/moisissures-argumentatives/ [RES] Laurent Mermet. 2004. RES (Recherche Environnementale sur la Société). 5. Équipe La présente Demande est prise en charge par : • Julien Moutinho Adresse : La Villatte, 23340 Gentioux-Pigerolles Mél : julm+demandes@autogeree.net Tél : 07 55 60 42 77 Déclaration d’intérêts : néant Veuillez m’adresser vos commentaires par écrit ou de vive-voix. Vos critiques seront acceptées aussi honorablement que vous prendrez soin de les formuler conformément aux recommandations de la présente Demande. 5.1 Remerciements